Le dialogue politique entre la Guinée et l’Union Européenne au titre de l’article 8 de l’accord de Cotonou a ouvert mercredi ses travaux à Conakry. Objectif,  encourager la compréhension mutuelle,  faciliter la définition de priorités et de principes communs  afin de  renforcer la coopération entre les deux parties.Mais qui parle de dialogue, parle aussi de problème. Justement, ce dialogue politique qui se veut global, équilibré et approfondi dans le cadre des engagements mutuels est plombé par la non tenue des élections locales par le régime Alpha Condé.

De source généralement bien informé, ECAS, la structure mise en place par l’union européenne pour appuyer le processus électoral et les medias en Guinée va fermer portes et fenêtres le 30 avril prochain. Pourquoi, parce que tout simplement, les partenaires européens n’ont pas vu une volonté politique affichée du gouvernement guinéen pour  organiser les élections locales en 2017. Et puisque le partenariat qui lie la Guinée à l’union européenne au titre de l’Article 8, contribue à la paix, à la sécurité, à la stabilité et à la promotion d’un environnement politique stable et démocratique, faute d’élection, l’union européenne a décidé de fermer son bureau ECAS en Guinée en attendant l’organisation des élections locales. En tout cas à en croire notre source, l’union européenne va fermer ce bureau qui appui l’organisation des élections. Si le processus électoral reprend en 2018, le bureau ECAS sera de nouveau rouvert en Guinée par l’union européenne, affirme notre interlocuteur.

Alors après la fermeture de son bureau chargé d’appuyer le processus électoral en Guinée, qu’en est-t-il de la coopération entre la Guinée et l’union européenne, notamment le volet économique ? Peut-on parler de déficit démocratique?

A propos justement de l’organisation des élections locales, il faut dire que la Guinée risquera d’être piqué par le virus de la République Démocratique du Congo. le chemin qui mène à l’organisation de ces élections est semé d’embuches. En principe, les élections locales théoriquement prévues en 2017 coûtent 400 milliards de GNF, selon la commission électorale nationale indépendante.

En 2018, le mandat des députés à l’assemblée nationale arrive aussi à expiration. Il faudra alors organiser de nouvelles élections pour élire les députés. Combien l’organisation des élections législatives va coûter? Même si la commission électorale nationale indépendant, structure chargée d’organiser les élections en Guinée n’a pas communiqué sur le sujet, elle va coûter aussi des centaines de milliards GNF.

Alors est-ce à dire que le problème d’argent sera un argument pour l’administration Alpha Condé pour évoquer l’éventualité de coupler l’organisation des élections locales et législatives en 2018?

Le cas des juges qui sont peu nombreux pour couvrir tout le pays n’est pas aussi réglé.

Pour qui sait que l’opposition guinéenne a été complément décimée par la politique politicienne du chef de l’Etat guinéen pour ne pas dire qu’elle n’existe plus pour faire la presse sur le pouvoir, le syndrome Congolais n’est pas loin de la Guinée.

Mohamed Soumah