Eboulement d’ordures : Qui a dit que Conakry est la capitale la plus sale du monde ?
C’est fait et c’est confirmer que notre capitale Conakry est une ville qui a besoin de beaucoup de coup de balai et de véritable politique d’élimination des ordures qui se font ramassées nuit et jour.
Dans une émission de grande écoute sur la radio panafricaine, Africa n°1 en 1992, des auditeurs( 25 sur 31) ont clamé haut et fort que la capitale guinéenne est la plus sale de l’Afrique. A l’occasion de la visite du président Turc, Erdogan a aussi fait le constat le long de sa traversée de la ville de l’aéroport de Gbéssia au palais. D’après le président Alpha Condé, son hôte lui a déclaré ceci : « Si c’est ici votre capitale, vous n’avez pas de capitale… »
La question qui se pose est de savoir qui pour rendre cette ville propre ?
En tout cas des autorités se sont essayées par diverses manières sans succès. Au lieu que le gouvernorat de la ville de Conakry à l’instar des autres de l’intérieur du pays ne joue le rôle administratif, il est transformé en un service de collecte et de transfert des ordures avec assez de milliards engloutis dans les ordures. Tenez ! Le SPTD ( service public de transfert des déchets) était la vache laitière de tous les gouverneurs qui se sont succédés à la tête de l’hôtel de ville de Conakry.
Vu que les résultats étaient en deçà des attentes, le président Condé a fait appel à l’armée qui a déployé de grosses machines pour débarrasser certains endroits de leurs tas d’immondices. Les résultats de cet exercice militaire est aussi demeurer sans succès escompté. Et bonjour à l’agence nationale de salubrité publique qui se demande même où sont les ordures tellement que toutes les rues de la capitale en regorgent. Il suffit qu’une goutte de pluie tombe pour que les ordures qui dorment se réveillent.
Mais pour le cas de l’éboulement de la décharge de Dar-es-salam, il a fallu une nuit de pluie pour que des ordures fassent des morts en plein capitale. Certains observateurs pensent que la faute incombe aux habitants de cet endroit et d’autres situent la responsabilité du côté du gouvernorat de la ville de Conakry à travers lui, le gouvernement qui entache des ordures en ces lieux depuis 1986. Il faut tout de même reconnaitre que dans tous les cas, ces ordures devraient connaitre un certain processus de transformation chimique bénéfique pour le paysans et pour son agriculture. Même des Ghanéens se sont essayés à travers la société Zoom Lion qui a été vaincue par les gigantesques ordures sans âme de Conakry, la perle, eh ! pardon la plus sale des villes de la côte.
En Sierra Leone voisine, le drame s’appelle ‘’Calamité naturelle’’. A Dar-es-salam, c’est une calamité de négligence humaine, car il a fallu des morts innocents pour qu’on s’active à débarrasser le quartier de cette ‘’montagne de saleté’’. En dégageant le site de Démoudoula, le ministère de l’environnement argumentait que c’est pour éviter que des citoyens ne soient victimes d’inondation. Qu’a-t-il fait le même ministère pour épargner des vies humaines à la décharge de Dar-es-salam ? Un véritable manque de politique environnementale. « Gouverner, c’est prévoir » dit-on.
Aly Badara Condé
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