En Afrique, un dicton populaire nous enseigne : « il n y a pas de fumée sans feu ». L’histoire du Port Autonome de Conakry remonte en début de l’année 2018 avec des bruits sur un accord passé entre le président Alpha Condé et le président Turc. La directrice générale du port autonome de Conakry, Hawa Kéita avait dans un premier temps démentie la nouvelle de la vente du Port aux Turques. Tout en soutenant qu’avec la proposition des Turcs qui ne représente rien, il sera plausible de laisser la gestion du Port à l’actuelle direction qui sera plus rentable que de donner aux Turcs, avait soutenu Hawa Kéita, la directrice générale du Port.
Mais les travailleurs convaincus que le président Alpha Condé a vendu le Port Autonome de Conakry aux Turques ont continué de protester contre ce qu’ils ont passé le « deal »passé entre le président Turc Edogan et le président alpha Condé.
Conséquence, le contrat a été signé vendredi dernier entre l’Etat guinéen et la société turque dénommée « Albayrak ». Avec cette société confie un syndicaliste, la Guinée n’aura finalement que 18% des actions.
Pour ne rien arranger, le syndicat des travailleurs du Port Autonome de Conakry n’a pas été associé aux négociations qui ont aboutis à ce contrat qualifié de « douteux » par le syndicat des travailleurs. Il en est de même que les medias qui devraient dans les conditions normales, ce sont les medias qui devraient communiquer sur le contrat passé entre l’Etat guinéen et les partenaires Turcs.
Un tribunal d’arbitrage de la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) a condamné la Guinée dans l’affaire l’opposant à Getma, la filiale guinéenne de NCT Necotrans le 22 mars 2014.
Le litige entre les entre le président Alpha Condé et GETMA date de mars 2011. Alpha Condé qui a pris fonction le 21 décembre 2010 avait annulé par décret la concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, octroyée en 2008 à Getma. Il était reproché à la filiale de Necotrans de ne pas avoir respecté ses engagements. Pour confier la gestion du terminal au groupe Bolloré alors que la société Necotrans affirmait avoir investi plus de 30 millions d’euros dans le projet d’extension du Port.
Toutefois, les observateurs restent sceptiques quant à l’issue heureuse de ce combat et pour cause. Ce sont les militaires de la garde présidentielle qui avaient expulsés les travailleurs de la société GETMA qui exploitait le Port de Conakry en 2011. Au profil du Groupe Bolloré sans aucune autre forme de procès.
Il en est de même pour l’aéroport international de Conakry Gbessia dont la gestion a été confiée à une société française sans que le contribuable guinéen ne sache ce qui s’est réellement passé. Là également, les travailleurs ne sont pas d’accord mais que faire ?
Aujourd’hui, 12 compagnies aériennes desservent l’aéroport international de Conakry Gbessia et plus de 500.000 passagers y débarquent chaque année, selon les chiffres communiqués par l’aviation civile.
Aux dernières nouvelles, les syndicalistes des travailleurs du Port Autonome de Conakry se sont rapprochés des deux plus grandes centrales syndicales du pays que sont la CNTG et l’USTG pour combattre cet OPA (offre publique d’achat) du président Alpha Condé.
Mohamed Soumah