La délinquance électorale, le mensonge d’un ministre de la République, doivent être combattue et dénoncer par tous les Guinéens. La Guinée n’est pas la propriété d’un homme, d’un groupe d’hommes ou d’un parti politique. Excusez du peu. La presse guinéenne, les guinéens sur les réseaux sociaux et dans les medias audiovisuels n’ont pas manqué de mots le week-end écoulé pour parler de la déconfiture du parti du président Alpha Condé, le RPG dans la capitale, Conakry. Le fait de perdre toutes les cinq communes aux élections locales au profit de l’opposition.
Mais qu’est-ce qui s’est réellement passé le 15 décembre 2018 à l’élection du maire de la commune de Matoto la plus grande du pays? Les 45 conseillers de la commune selon nos informations ont tous voté. Mamadouba Tos Camara du RPG et Kalémodou Yansané de l’UFDG étaient les deux candidats en lice.
Le vote a été donc fait, suivi du dépouillement et le décompte des voix. A l’issue du décompte, Mamadouba Tos Camara du RPG aurait obtenu 23 voix contre 23 pour Kalémodou Yansané aussi. Or, il n y a que 45 votants. Il est donc difficile d’obtenir 23×2 qui donneront 46.
Reprise des décomptes, le même nombre de voix a été obtenu par Mamadouba Tos Camara du RPG et Kalémodou Yansané de l’UFDG.
C’est ainsi selon nos informations qu’une sainte pagaille a éclaté dans la salle avec des cris de part et d’autres avec le décompte des voix de Tos qui a été interrompu par un individu venu du camp adverse qui a surgi dans la salle. S’installe alors une sainte pagaille dans la salle. Et tout naturellement, le processus de vote a été arrêté puisque le représentant du Ministère de l’Administration du Territoire et de Décentralisation était dans l’obligation de ne pas valide le vote.
A propos, il est difficile de dire celui qui a gagné les élections. La seule certitude, c’est que sur cinq communes que compte la capitale guinéenne, l’opposition a raflé quatre d’abord. Aminata Touré à Kaloum, le centre administratif, le parti de Sidya Touré à Matam et l’UFDG du chef de l’opposition dans les communes de Dixinn et de Ratoma.
Et si le RPG venait à perdre la commune de Matoto, ça sera ni plus, ni moins que le déclin du RPG. Faute de combattant, puisque les combattants se résument à Amadou Damaro Camara et à Bantama Sow, le parti présidentiel tend vers la dérive.
Que dire alors de ceux qui susurrent le mot d’un troisième mandat ?
Pour le dire en un mot comme en mille, il faut donner raison au président Alpha Condé qui avait affirmé que son parti le RPG n’avait pas de cadre. Mais jusqu’à quand ?
Naby Camara