Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’année 2019 n’a connu qu’une seule chose en Guinée en matière politique. Le débat sur la nouvelle constitution pour offrir un troisième mandat au président Alpha Condé, selon les détracteurs du projet.
Seulement voilà, des problèmes ne manquent pas au chef de l’Etat guinéen pour matérialiser ce référendum.
Primo, la formation du président Alpha Condé. Juriste de formation, en général les hommes de Droit sont des mastodontes de la régulation de la société, des exemples à suivre. Il y a aussi son combat politique de l’homme. Alpha Condé le dit lui-même, il aura consacré 50 ans de sa vie à combattre tous les régimes qui se sont succédés en Guinée.
Il a été condamné à mort, il a connu la prison avant d’être Président de la République à presque 73 ans. Aujourd’hui, il en a 81 ans.
Secondo, le contexte politique du pays. Depuis février 2019, les élections locales se sont tenues en Guinée. Mais depuis cette date, aucun chef de quartier n’a été installé. Alors que la Loi est formel. Les chefs de quartier et Présidents de District doivent être installés 15 jours après l’installation des Maires. Ce qui n’a pas encore été fait.
Que dire du mandat des députés qui est arrivé à expiration il y a six mois ? Les élections législatives attendent toujours et à ce jour, personne n’est à mesure de dire quand elles se tiendront.
Et dans tout ça, les débats se cristallisent autour de la présidentielle de 2020. Alpha Condé partira, partira pas, c’est le débat dans la cité.
Tirso, le climat sociopolitique et économique du pays qui ne plaide pas du tout en faveur des promoteurs du troisième mandat. Les guinéens souffrent. Et avec cette souffrance, ils sont devenus hargneux et prêt à tout pour changer leur destin. Même si des P.A sont installés partout dans les quartiers réputés être hostile au pouvoir pour « mater » les manifestants.
Par ailleurs, comme disait l’autre, les cimetières sont pleins d’hommes valeureux et des exemples ne manquent pas.
Au Burkina Faso, terre des hommes intègres, il y avait un certains Blaise Compaoré qui était aimé, adulé par son peuple. Il avait réalisé pour ainsi dire des miracles pour ses compatriotes.
Au Soudan, il y avait un certain Omar El Béchir, trente ans au pouvoir avec de nombreuses réalisations à son actif pour son peuple.
Aujourd’hui, ils ont tous quitté le pouvoir avec la volonté du peuple et méditent sur leur situation qui n’est guerre reluisante.
Que dire alors de l’avenir du président Alpha Condé ? Loin d’être dans le secret de Dieu, disons que la détermination du Ministre chargé des Affaires présidentielles, Ministre de la Défense Nationale, le très controversé Dr Mohamed Diané sur la photo ne cache qu’une seule chose : les intérêts égoïstes que lui et son clan cherchent à défendre à tout prix.
Toujours est-il que l’histoire ne se fiche pas mal que vous vous rongiez les oncles. Et comme disait feu Kélèfa Sall, ancien Président de la Cour Constitutionnelle « Évitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance. Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes. Car, si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant ».
Mohamed Soumah
