Peut-on obtenir avec l’article 58 ce que l’article 51 de la Constitution guinéenne de 2010 ne nous a pas donné? (Opinion)
Peut-on obtenir avec l’article 58 ce que l’article 51 de la Constitution guinéenne de 2010 ne
nous a pas donné?
Point n’est besoin de revenir sur tout le débat entourant l’article 51 qui ne constitue point le
siège pour un changement constitutionnel.
L’article 58 de la Constitution guinéenne du 07 mai 2010 fait allusion à un dialogue social et à
l’application d’accords avec les partenaires sociaux et des partis politiques comme l’indique
son alinéa 3 que dessous(:
Article 58. al. 3 […] Le premier ministre est responsable de la promotion du dialogue social
et veille à l’application des accords avec les partenaires sociaux et les partis politiques.[…]
C’est clair comme du cristal que cette disposition concerne tout dialogue à l’intérieur du cadre
constitutionnel instauré par la Constitution sus indiquée. Il peut s’agir, par exemple, de la
résolution des crises entre les syndicats et le gouvernement – la dernière grève des
enseignants fournit une parfaite illustration. Il pourrait également concerner l’application des
accords entre partis politiques de diverses tendances sur des questions électorales comme ce
fut le cas pour la révision du Code électoral dans un passé récent. On remarquera que tous ces
cas de figures s’inscrivent dans le cadre de la Constitution en vigueur.
Le contexte actuel ne se prête guère à un tel exercice. Jusqu’à preuve de contraire, nous ne
vivons pas une crise appelant à l’ouverture d’un tel dialogue social. Si ce n’est que pour
l’application des accords avec les partenaires sociaux et politiques, il en existe toute une série
qui ne demande qu’à être mise en application.
Il existe en Guinée plein de chantiers prioritaires et urgents qui n’exigent aucun dialogue
social(: la remise en état de nos routes, l’assainissement efficient de Conakry, le libre exercice
de la liberté de manifestation, l’application de la loi 002 pour les délits commis par voie de
presse et nous passons.
Nul ne doit se sentir coupable de n’avoir pas pris part à une consultation qui, en tenant compte
du contexte qui l’entoure – positions publiquement soutenues au plus haut niveau, jure avec
les principes mêmes de la démocratie.
Dr Thierno Souleymane BARRY
Avocat au Barreau de Guinée
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