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Le père de l’indépendance guinéenne et premier Président de la Guinée indépendante, Ahmed Sékou Touré, disait je cite que « le Mali et la Guinée, sont deux poumons dans un même corps.

Justement au Mali, depuis plusieurs mois déjà, le « Mouvement du 5 juin (M5-RFP) réclame  le départ du Président Ibrahima Boubacar  Keïta du pouvoir. Il est reproché  à IBK par l’opposition, la société civile et une franche importante de la population malienne, de gérer le pays avec sa famille, notamment son fils, Karim Kéita et un clan restreint et de déficit démocratique. Soit.

Après plusieurs morts, le salut est venu mardi des militaires regroupés au sein du « Comité National pour le Salut du Peuple ». Le chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du Comité́ national pour le Salut du peuple (CNSP), au nom de ses amis militaires n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer la gouvernance IBK. Lisez plutôt un extrait : « Nous ne tenons pas au pouvoir , mais nous tenons à la stabilité du pays qui nous permettra d’organiser dans le délai raisonnable consenti des élections générales pour permettre au Mali de se doter d’institutions fortes capables de gérer au mieux notre quotidien et restaurer la confiance entre les gouvernants et les gouvernés ».

Et pour ne pas être plus royaliste que le ROI, c’est le désormais ancien  Président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui annonce la nouvelle en ces termes. Un extrait (…Si aujourd’hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix ? M’y soumettre, car je ne souhaite qu’aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires. C’est pourquoi,  je voudrais en ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien pour son accompagnement le long de ces longues années, la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions à partir de ce moment, et avec toutes les conséquences de droit, la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement).

Même si ce qui est désormais convenu d’appeler  le « Coup d’Etat » militaire a été unanimement condamné par la communauté internationale (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine, la France, l’Union européenne et les Nations-Unies), tout porte à croire que le travail des militaires est le parachèvement du combat de haute lutte menée par une importante majorité des maliens.

Que dire de la Guinée du Président Alpha Condé ?

Il ne faudrait pas se voiler la face. La gouvernance est caractérisée par une gestion communautaire. Tous les postes de responsabilités et juteux à travers des décrets du Président Alpha Condé, notamment les régies financières de l’Etat sont détenues par  une communauté.  Il en est de même que les marchés de l’Etat qui sont gardés par une communauté sans appel d’offres.

Alors, puisque le Mali et la Guinée, sont deux poumons dans un même corps, il ne sera pas exagérer de dire que les problèmes sont les mêmes dans ces deux pays : la mauvaise gouvernance et le déficit démocratique.

Que dire de la volonté du chef de l’Etat de mourir désormais au pouvoir. Alpha Condé a 83 ans ?

En tout état de cause, les mêmes  causes produisant les mêmes effets,  le pouvoir de Conakry doit comprendre  cette réflexion d’un Homme politique français : « il ne faut pas avoir une certaine taille pour faire la politique, mais il faut avoir une certaine hauteur ».

Pour le dire en un mot comme en mille, rien de devrait démontrer  le contraire  au Président Alpha condé, comme le disait si bien  le Président du Niger, Mahamadou Issoufou : « J’ai beau chercher, je ne trouve aucun argument qui justifierait que je me sente irremplaçable. Nous sommes 22 millions de Nigériens, pourquoi aurais-je l’arrogance de croire que nul ne peut me remplacer ? ».

Mohamed SOUMAH