La crise malienne continue d’alimenter la chronique sur le continent africain. Pas parce que la case du voisin a brûlé, il fallait  a tout prix venir au secours, mais parce que le cas malien, constituera désormais un précédent en Afrique de l’ouest, mais aussi sur tout le continent.

A en croire à nos confrères de RFI, les soutiens du Président Ibrahima Boubacar Kéita dans l’organisation sous régionale ne sont plus nombreux. Les 15 Présidents  de la communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, selon RFI ont tous condamnés le coup d’Etat. Mais dans l’ensemble, ils sont tous pour la recherche des voies et moyens pour une sortie de crise, notamment l’organisation de nouvelles élections pour éviter que les militaires maliens ne s’accrochent au pouvoir.

Mais cette position est loin d’être partagée par les Présidents guinéen et Ivoirien.  Alpha Condé et Alhassane  Ouattara  sont plutôt sur la ligne dure. Ils veulent un isolement total de la junte militaire et envisagent même une intervention militaire au Mali pour installer le président déçu au palais de Kouliba. ça en quelque sorte, de bonne guerre.

Seulement voilà, plusieurs Présidents dont celui du Sénégal Macky Sall et le Bissau guinéen, Umarou Cissoko Emballo, ne sont pas d’avis. Le Sénégal entretien des relations commerciales étroites avec le Mali à travers le Port de Dakar. Le Président Sall est donc allé jusqu’à dire que  cette embargo sur le Mali ne doit pas concerner les produits essentiels (alimentaires, médicaments et autres) qui vont directement au peuple malien et non aux militaires maliens seulement. Comme pour dire que le Port de Dakar ne sera pas fermé aux commerçants maliens.

Le Président Bissau guinéen, selon nos sources a été le plus catégorique. Umarou  Cissoko  Emballo est allé jusqu’à dire que la CEDEAO doit aussi condamner « les putschs des Présidents qui modifient la constitution pour se maintenir  au pouvoir ».

C’est sans doute une pierre lancée dans la cour des Présidents guinéen et Ivoirien.

Alhassane  Dramane  Ouattara sera intronisé  ce  samedi 22 Août par son parti  pour briguer un troisième mandat dans son pays.

En Guinée, même si le locataire  du Palais Sekhoutouréah dit avoir « pris acte » de sa désignation sans affirmer qu’il sera candidat pour un troisième mandat, il y a des signes qui ne trompent pas. Alpha Condé  a confirmé la date du 18 Octobre proposée par la commission électorale nationale indépendante pour tenir la présidentielle.

Que dire enfin de la mission de la CEDEAO conduite par l’ancien Président du Négéria, Gook Luck Jonathan qui se rend au Mali ce samedi 22 Août  pour une mission de bons offices.

Il faut dire à propos que le vendredi 21 Août  déjà, des centaines de milliers de maliens étaient dans les rues à la place de l’indépendance de Bamako  pour apporter leur soutien aux militaires. Parmi eux, les leaders de tous les partis politiques d’opposition qui seront candidats aux élections maliennes. Mais aussi, la présence très remarquée de l’influent Imam Mahmoud Dicko, pionnier de la contestation pour le départ du Président Ibrahima Boubacar Kéita du pouvoir.

Selon la presse malienne, Imam Mahmoud Dicko, a déclaré que sa mission est désormais terminée « je reste dans la mosquée, je ne suis candidat en rien et je demande aux militaires de respecter leur engagement de rendre le pouvoir aux civils », fin de citation.

Il reste maintenant à savoir si la position trop radicale des Présidents Alpha Condé et Alhassane  Dramane Ouattara sera prise en compte par les chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO. D’autant plus que certains sources non officielle, annonce que le Président déçu, Ibrahima Boubacar Kéita est prêt à se rendre à Dakar pour un exil doré, mais pas chez son ami guinéen, Alpha Condé.

Ousmane CISSE