5 septembre 2021-15 décembre 2021, jours pour jours, il y a cent(100) jours que l’ancien légionnaire de l’armée française, commandant des forces spéciales, prenaient le pouvoir en Guinée. A cet effet, il avait « déposé » l’ancien Président Alpha Condé qui se repose désormais à la résidence « dorée » de sa femme.
Qu’à cela ne tienne, en cent jours, il faut dire que beaucoup d’eau a coulé sous le pont. La Guinée a été dotée par le Comité National du Rassemblement pour le Développement d’une charte de la transition, le gouvernement et les principaux cadres de l’administration sont nommés, l’assainissement  au sein de l’armée, de la police, de la gendarmerie nationale, de la douane, du fichier de la fonction publique ont commencé à porter ses fruits. La création d’une Cour de Répression des Infractions Financières pour démasquer les fossoyeurs des deniers publics, sont entre autre actes majeurs qui ont marqué les cent jours du Colonel Mamady Doumbouya au pouvoir.
Seulement voilà, si en cent jours, le Colonel Mamady Doumbouya a gagné le cœur de ses nombreux compatriotes avec des actes qui tranchent carrément avec les anciennes pratiques sous le magistère du Président Alpha Condé, il faut dire que ses relations avec « ses frères d’armes » ne sont pas les meilleurs et pour cause.
L’arrestation et l’emprisonnement du Commandant adjoint du Groupement  des Forces Spéciales, Alia Camara, accusé d’avoir vidé les coffres-forts du Président Alpha Condé au palais Sekhoutouréah, quand il avait pénétré dans la chambre de l’ancien Président avec son commando pour l’arrêter, constituerait selon des sources proches de l’armée la pomme de discorde entre le Colonel Mamady Doumbouya  et une importante partie de l’armée. Colonel Mamady Doumbouya ne se promène pas dans les camps militaires, surtout le plus important du pays, le camp Alpha Yaya Diallo.
Commandant Alia Camara pour rappel, est considéré au sein de l’armée guinéenne comme une tête bien faite et bien pleine. Aussi, il est respecté et craint de l’armée guinéenne au point qu’il bénéficie de la sympathie et de l’estime de ses frères d’armées. Mieux, il est à l’abris du besoin pour voler, témoigne de nombreux éléments des forces spéciales et de l’armée guinéenne.
Ce n’est pas tout car il y’a les nombreux retraités de la police, de la gendarmerie, de la douane et de l’armée dont certains n’ont pas l’âge requis pour la retraite. Que dire de tous ceux qui dépendaient directement ou indirectement de ses officiers supérieurs de l’armée, désormais à la retraite.
Cette situation du moins inconfortable pour le Colonel Mamady Doumbouya, ne lui laisse pas assez le choix pour jouir de sa fonction du chef de l’Etat  avec des bains de foule ou des promenades à travers la capitale ou du pays profond.
Les déplacements du chef de l’Etat ne sont pas nombreux et se résument principalement au palais Mohamed V où il a établi son Quartier Général.
Pour le dire en un mot comme mille, il faut dire que la transition ne se hâte pas aussi. La marche reste très lente. En cent jours, le Conseil National de Transition qui doit mettre en marche le processus de transition en jouant le rôle d’organe législatif n’est toujours pas mis sur pied. En outre, les guinéens n’ont aucune idée sur la durée de la transition,  à l’image de la communauté africaine et internationale qui voudrait voir une charte claire de la transition.
Qu’à cela ne tienne, cent jours méritent bien d’être fêtée et bonne fête mon Colonel.
Ousmane CISSE