C’est un secret de polichinelle de dire que rien ne va plus entre le Ministre de la justice, Garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright et les acteurs de l’appareil  judiciaire de la Guinée. Pour le dire en un mot comme en mille, Charles Wright est  à couteaux tirés avec tous les acteurs pour le malheur de la Justice qui est pourtant la boussole de son Président, Colonel Mamady Doumbouya.

Avec les magistrats, notamment à leur tête  l’Association des magistrats de Guinée, c’est la guéguerre depuis sa nomination il y a un an. Il  en est de même que les magistrats et parquetiers, magistrats de siège qui dénoncent l’immixtion à outrance du garde des Sceaux dans les affaires judiciaires qui ne le regardent point.

Le conseil supérieur de la magistrature a débouté plusieurs fois Charles Wright des procédures qui le vise, notamment de l’Association des magistrats de Guinée.

Avec les avocats, ce n’est non plus le parfait amour avec le ministre de la Justice.

D’abord le procès des événements du stade du 28 septembre qui a duré dix long mois. Malgré les protestations et les grèves, les avocats n’ont pas encore reçu un franc de la part du Ministre qui avait pourtant assuré en septembre 2022 que tous les moyens matériels et financiers étaient réunis pour la tenue du procès.

Avec le Bâtonnier de l’ordre des avocats, Me  Mamadou Diop Souaré, le Ministre ne fume pas non plus le calumet de la paix et pour cause.

Charles Wright  dénonce la non-exécution de ses instructions relatives au projet de révision des textes législatifs et réglementaires de la profession d’avocat en Guinée.

Alphonse Charles Wright  a même menacé  dans une correspondance adressée au Barreau de Guinée en ces termes :  «… Passé ce délai, je ferai entreprendre par les services techniques du Ministère de la justice et des Droits de l’homme la révision de la loi L/2004/014/AN du 26 mai 2004 adoptant et promulguant la loi portant réorganisation de la profession d’avocat en République de Guinée afin de l’adapter au contexte actuel ».

Face à cette injonction qui semble être de trop, les avocats ne vont pas de main morte.

Un  Garde des Sceaux qui s’occupe des choses qui ne le regardent pas, rouspète un membre du Barreau  qui indique que Charles Wright n’a  qu’à  payer d’abord les acteurs du procès des massacres du stade du 28 septembre(magistrats, parquetiers,  avocats, Journalistes, police, gendarmes   et autres prestataires de service) avant de menacer le barreau qui ne relève pas de lui.

Ce n’est pas tout pour le Maître des  injonctions aux parquetiers,  le barreau de Guinée qui se veut indépendante accuse Charles Wright  de ne pas payer  la subvention au Barreau  qui est pourtant un droit reconnu par la loi.

Le Barreau de Guinée n’est pas du tout tendre avec le Garde des Sceaux qu’il accuse de ne rien faire pour la construction de la maison d’Avocats, comme c’est le cas sous d’autres cieux. En Guinée, la maison d’Avocats n’existe pas.

Que dire de la  formation continue des avocats ?

 En clair, Charles Wright parle, il parle et il parle, mais sur le terrain, les acteurs du monde judiciaire  le considère comme le plus mauvais Ministre de la Justice que la République a connue. Entre ses déclarations et la réalité sur le terrain, il y a une distance océanique.

Pour l’heure,  le Maître des  injonctions n’a pas réagit à cette sortie du Barreau de Guinée. Peut être qu’il est occupé à fouetter d’autres chats. Pourvu que les acteurs du procès des événements du 28 septembre 2009 y compris les journalistes qui couvrent ce procès soit payés comme promis par Charles Wright au mois de septembre 2022.

 

Ousmane CISSE