CRIEF : K2 a reversé 31 milliards, Dr Ibrahim Kourouma soutient mordicus qu’il a ordonné, mais pas décaissé l’argent…

Les discussions ont porté sur un accord de prêt accordé par la Banque islamique de développement à la Guinée. En effet, cette banque avait octroyé un prêt de 12 millions de dollars dans le cadre du financement du programme sectoriel de l’éducation.

L’accusé, qui revendique avoir eu à gérer, à l’époque des faits, plus de trois millions de personnes composées d’élèves et d’enseignants, affirme qu’il n’a fait qu’ordonner l’exécution du budget, sans pour autant procéder lui-même aux décaissements des montants en question. Il demande à la Cour de s’adresser aux financiers du département pour obtenir les pièces justificatives.

Cependant, la Cour lui rappelle que l’ordonnateur est personnellement responsable de la gestion budgétaire et de la comptabilité publique. Par conséquent, selon le parquet spécial, Dr Ibrahim Kourouma est tenu pour responsable de la gestion des 12 millions de dollars disparus.

« Je n’ai aucune explication à donner concernant la gestion budgétaire, cela relève de la responsabilité des financiers », se défend l’accusé.

Le parquet spécial rétorque en rappelant que la loi établit clairement la responsabilité de l’ordonnateur, fonction qu’occupait Dr Ibrahim Kourouma de 2011 à 2017 en tant que ministre de l’Éducation nationale.

De son côté, l’avocat de l’État exige des justificatifs concernant les montants alloués à l’organisation des examens nationaux. « Je ne me rappelle pas », répond l’accusé, qui invite à nouveau la Cour à s’adresser aux financiers.

Tout porte à croire que l’accusé aurait délégué une partie de ses prérogatives d’ordonnateur aux financiers, alors qu’en réalité, il en était pleinement responsable.

Pourtant, Ibrahim Kalil Konaté, connu sous le nom de K2, a organisé des examens nationaux et reversé au Trésor public 31 milliards de francs guinéens. Dr Ibrahim Kourouma avait-il lui aussi reversé le reste de l’argent ? « Je n’ai pas de réponse », se défend l’accusé.

Il est reproché à l’ancien ministre, pour la période 2011-2014, un montant non justifié de 225 milliards 942 millions 780 mille 253 francs guinéens. Là encore, l’accusé estime que c’est aux financiers de produire les justificatifs.

« L’unité de gestion est autonome », argue-t-il pour sa défense.

Alkhaly Condé pour Guineelive.com