Ces dernières années, il faut dire que l’école guinéenne est à la croisée des chemins. Elle se résume seulement à l’organisation des examens nationaux. Une évaluation au Budget conséquent avec des centaines de milliards de GNF qui sont engloutis pour un résultat minable puisque les fuites de sujets alimentent l’actualité chaque année pendant le déroulement des examens nationaux.
Les différents Ministres qui se succèdent à la tête du département en charge de l’éducation nationale ne sortent leurs muscles pour montrer qu’ils sont Ministres de l’éducation nationale qu’à l’approche des examens nationaux, comme si l’école guinéenne ne se résume qu’à ça.
Aucun Ministre ces vingt dernières années ne se soucie de la construction des écoles, la formation des formateurs, puisque si l’enseignant n’est pas bien formé, il lui sera difficile voire impossible de produire des miracles devant ses élèves.
La formation des enseignants ou une remise à niveau, la réfection des écoles à défaut d’en construire reste le cadet des soucis des Ministres de l’éducation nationale en Guinée.
Ainsi, le régime du chef de la junte n’échappe pas à cette règle d’Or des Ministres Guinéens. A cet effet, un atelier préparatoire des examens nationaux de la session 2025 a pris fin à Conakry ce jeudi, 6 février 2025.
Ils étaient donc nombreux cette semaine avec l’argent du contribuable guinéen des cadres du Ministère de l’Education nationale aussi bien au niveau central que déconcentré à se mobiliser pour un atelier de préparation des examens nationaux. Selon des informations pour tirer les leçons des éditions précédentes des examens nationaux. Des leçons toujours tirées chaque année, mais qui ne servent à rien.
Chaque Ministre qui arrive reprend la même chose pour recommencer. Selon nos informations, des recommandations auraient été faite pour rectifier le tir en vue de qualifier les examens de la session 2025. Des recommandations pour mieux organiser en 2025 les examens nationaux. Soit.
Les cadres ont formulé des souhaits pour une meilleure implication des ministères de l’Administration du territoire et de la décentralisation, celui de la Sécurité pour assurer la protection des centres d’examens, l’organisation d’une session de rattrapage dès le mois de septembre prochain pour les candidats empêchés pour des raisons graves (accidents, accouchements, etc.).
Le renforcement de la sécurité des épreuves grâce à l’usage de code QR pour limiter les risques de fraude et de fuites des sujets, l’aménagement et la modernisation des centres d’examens et de correction, notamment la traduction des sujets en écriture braille pour les candidats malvoyants.
L’amélioration des moyens logistiques en dotant les IRE et DPE de véhicules administratifs et les responsables des examens de motos pour faciliter leurs déplacements.
Le partage du rapport d’évaluation du service national des évaluations sur le déroulement des examens 2024 afin d’adopter des mesures correctives adaptées, excusez du peu, la liste des recommandations des cadres est longue.
Pour le reste des problèmes, notamment la situation des enseignants contractuels, la qualification de l’enseignement, le concours organisé à l’intention des enseignants contractuels, la fonction publique a recruté plutôt des fonctionnaires au compte du Ministère de l’éducation nationale qui n’ont rien a voir les contractuels et ne savent rien de l’éducation et la gestion des enfants et des écoles.
D’où les nombreuses manifestations devant le département en charge de l’éducation nationale des enseignants contractuels qui demandent à être engagé dans la fonction publique. Des manifestations dont les échos ne sont pas encore tombés dans de bonnes oreilles.
En tout cas, le Ministère de l’éducation nationale a d’autres chats à fouetter que de soigner le mal à la racine. Pauvre école guinéenne.
Mohamed SOUMAH