Abdoul Sacko a été « giflé, ligoté et emporté… Ceux qui l’ont enlevé étaient encagoulés » (avocat)

La liste des leaders d’opinions victimes de kidnapping en République de Guinée s’allonge. La nuit dernière aux environs de 4h à du matin, à son domicile, au quartier Kiroti, dans la commune de Lambanyi, le leader du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) Abdoul Sacko a reçu la visite d’hommes encagoulés.

À leur arrivée, ces hommes avec des gilets pare-balles, à bord des véhicules 4×4 non immatriculés se sont d(abord trompés d’endroit un premier temps en faisant irruption chez les voisins d’Abdoul Sacko, en défonçant la porte et ligotant un jeune homme informaticien et une jeune dame, le tout sur un ton menaçant en ces termes : «vous connaissez Sacko ? (En montrant l’une de ses photos). J’ai répondu :  non je ne connais pas ce dernier», relate une victime collatérale qui ajoute l’élément est appelé et se dirige au domicile de Abdoul Sacko.

Au domicile de Sacko, les visiteurs indésirables ont tout fait pour casser la porte principale. En vain. C’est ainsi qu’ils ont cassé le plafond de la terrasse, puis cassé le plafond du salon et s’introduire à l’intérieur de la maison, s’emparer de Sacko, le ligoter et l’amener pied nu avec eux. Une fois dernière la cour, les kidnappeurs, selon une voisine, ont passé un appel pour dire qu’il ont le colis. Dans sa famille, personne n’a accepté de s’exprimer.

Sur les lieux, l’avocat Me Almamy Samory Touré a indiqué que cette disposition de son client n’est pas une surprise pour eux : «On s’attendait à ça parce que nous avions déjà déposé une plainte pour menace de disparition forcée au niveau du procureur de Dixinn, je crois qu’il a transmis le dossier aux services compétents pour mener des enquêtes. Mais on s’attendait à cela parce que Abdoul Sacko recevait des menaces à tout moment. C’est un cas qui est similaire à beaucoup d’autres cas».

Me Almamy Samory Touré d’écarter l’hypothèse du banditisme. «D’ores et déjà les déclarations que j’aie reçues de part et d’autre de sa famille et du voisinage nous conduit à exclure toute hypothèse de banditisme. C’est clair que ceux qui sont venus l’enlever étaient des personnes qui étaient encagoulées et qui avaient des tenues en treillis avec des armes et plusieurs V-8 blindés et ils étaient très nombreux. Le voisinage même a été interpellé, certains ont été arrêtés, ligotés pour leur demander de montrer le domicile d’Abdoul Sacko, en leur montrant même ses photos. Et le mode opératoire est extrêmement dangereux parce que n’ayant pas pu défoncer la porte, ils ont perforé le plafond pour s’introduire à l’intérieur. C’est là où ils l’ont interpellé, giflé, ligoté et emporté», a-t-il expliqué.

L’avocat dit avoir entrepris des démarches au près du tribunal de première instance de Dixinn. «Déjà, des que j’ai été appelé le matin, j’ai appelé immédiatement le procureur de Dixinn, de ce que j’ai pu comprendre de ma communication avec lui, il n’était pas informé, était même surpris. Après, nous allons nous rendre dans les différents services de gendarmerie et de police. Nous espérons que nous allons le retrouver dans ces lieux-là. On ne veut que la longue liste des disparitions forcées s’allonge. Abdoul n’est pas un bandit, il n’est pas en conflit avec qui que ce soit»