Disparition d’activistes en Guinée : la France exige des explications
Les enlèvements de plusieurs figures critiques du régime guinéen continuent de susciter l’inquiétude, tant en Guinée qu’à l’international. Ce vendredi 7 mars, la France a officiellement interpellé les autorités guinéennes, leur demandant de faire toute la lumière sur ces disparitions.
ChatGPT Les enlèvements de plusieurs figures critiques du régime guinéen continuent de susciter l’inquiétude, tant en Guinée qu’à l’international. Ce vendredi 7 mars, la France a officiellement interpellé les autorités guinéennes, leur demandant de faire toute la lumière sur ces disparitions.
Une vague d’enlèvements inquiétante
Depuis plusieurs mois, des activistes et un journaliste ont disparu dans des circonstances troubles. Parmi eux, Foniké Menguè, Billo Bah et Marouane Camara sont toujours portés disparus. Seul Abdoul Sacko a été retrouvé après avoir subi de graves violences. L’absence de nouvelles sur le sort des trois autres alimente les craintes et renforce la pression sur le gouvernement guinéen.
Face à cette situation, Paris, qui était restée en retrait jusqu’ici, a pris position. Lors d’une conférence de presse ce vendredi, Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, a exprimé la préoccupation de la France quant à ces disparitions.
La France hausse le ton
« La France exprime sa préoccupation quant à l’enlèvement et aux violences subies par l’activiste Abdoul Sacko dans la nuit du 18 au 19 février. Cet enlèvement s’ajoute à ceux de deux figures de la société civile, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, ainsi qu’à la disparition du journaliste Marouane Camara en 2024, dont nous sommes toujours sans nouvelle. Nous appelons les autorités guinéennes, à qui nous avons fait part à haut niveau de notre inquiétude, à faire toute la lumière sur ces disparitions », a déclaré M. Lemoine.
Le porte-parole du Quai d’Orsay a par ailleurs rappelé que la France suit avec attention l’évolution de la situation en Guinée. « Nous maintenons avec les autorités de transition guinéennes un dialogue exigeant et les appelons à des avancées concrètes pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, dans un esprit d’apaisement avec l’ensemble des forces politiques », a-t-il précisé.
Il a également exhorté le gouvernement guinéen à garantir la liberté d’expression et la sécurité des acteurs de la société civile, conformément aux engagements pris par le régime de transition.
La France critiquée pour son soutien aux militaires
En Guinée, la position française divise. Si cette prise de parole est perçue comme un signal fort en faveur des droits humains, certains opposants reprochent à Paris une certaine complaisance à l’égard du pouvoir militaire. Ils accusent la France de fermer les yeux sur la répression menée par le régime du général Mamadi Doumbouya, qui peine à tenir son engagement de restituer le pouvoir aux civils.
Alors que la communauté internationale observe de près la situation, la pression sur le gouvernement guinéen ne cesse de s’intensifier. Les familles des disparus, elles, restent dans l’attente d’une réponse.
Oussaye Lamine