Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a rendu public, ce vendredi 14 mars 2025, le rapport final de l’évaluation des partis politiques en Guinée. Selon ce document, 27 parties ont été dissous, 28 autres suspendues et 24 placées sous réserve.
Cette décision suscite une vive réaction de la part des Forces Vives de Guinée, une coalition de partis d’opposition et d’acteurs de la société civile. Dans une déclaration publiée ce samedi 15 mars, elles dénoncent une initiative qu’elles considèrent comme une tentative d’élimination des partis les plus influents du pays.
Une « volonté d’éliminer les partis les plus représentatifs »
Les Forces Vives accusent le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) de mener une stratégie visant à affaiblir l’opposition.
«Cette manœuvre grossière ne vise en réalité qu’à diviser et à affaiblir les partis politiques afin de permettre à Mamadi Doumbouya de se légitimer à travers une mascarade électorale, en violation flagrante de la Charte de la Transition», ont-elles déclaré.
Selon la coalition, cette opération cible en priorité les partis ayant obtenu la majorité des suffrages lors des élections précédentes.
«Les partis membres des Forces Vives de Guinée, qui totalisent 95 % des suffrages des Guinéens, sont particulièrement visés par cette opération d’élimination de candidats potentiels», affirment-ils.
Un climat politique sous tension
Cette vague de dissolutions et de suspensions intervient dans un contexte politique déjà tendu, marqué par des tensions entre les autorités de la transition et l’opposition. Plusieurs observateurs craignent une montée des contestations à l’approche des échéances électorales.
Le gouvernement, pour sa part, justifie cette décision par la nécessité d’assainir le paysage politique et de renforcer la transparence dans le fonctionnement des partis. Mais pour l’opposition, il s’agit avant tout d’une tentative d’exclusion des voix discordantes en vue d’un examen controversé.
Les prochains jours s’annoncent déterminants pour l’évolution du rapport de force entre le pouvoir et l’opposition en Guinée.
Alkhaly Condé pour Guineelive.com