Quand Ousmane Gaoual s’occupe de Tierno Monenembo: « la responsabilité n’est pas seulement dans les livres »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que il refuse de se taire, il refuse de prendre pour lui, il refuse de manger dans l’assiette des dirigeants comme c’est en mode au pays du Général Mamady Doumbouya. Il, c’est bien l’écrivain émérite Tierno Monenembo.
A travers des Tribunes à vous couper le souffle, l’écrivain émérite récipiendaire de plusieurs prix littéraire dans le monde francophone et à travers le monde, dérange visiblement le sommet de l’Etat. Et comme nous enseigne le dicton populaire, celui qui se sent morveux se mouche…
Ousmane Gaoual Diallo puisqu’il s’agit de lui est prêt pour montrer sa loyauté au chef de la junte. Dans cette lancée, il tire à boulet rouge sur tous ceux qui bougent et même ceux qui ne bougent pas. Sans mentionner de nom, le porte-parole du gouvernement a choisi les réseaux sociaux, puisque les Tribunes de Tierno sont publiées dans les Média en ligne pour répondre au récipiendaire du prix Renaudot.
« On a lu, on a vu, et surtout: on a entendu. Quand un écrivain prend la plume, les mots dépassent souvent la personne. Ils touchent à l’histoire, à la mémoire, à la douleur collective. Ils réveillent, parfois blessent, souvent divisent. Ce n’est pas nouveau : la critique intellectuelle est un pilier de toute société vivante. Elle interroge, elle dérange, et parfois elle simplifie. Mais elle ne dit pas tout.
Certains choisissent la radicalité des mots, d’autres prennent le risque de faire, d’agir, de tenir les institutions, malgré les contradictions.
La Guinée a besoin des deux à condition que l’exigence ne devienne pas mépris, et que la lucidité n’efface pas le réel.
La responsabilité n’est pas seulement dans les livres. Elle est dans les choix quotidiens, dans les voix qu’on écoute aussi, y compris quand elles dérangent.
Alors non, on ne répondra pas à une personne. On répondra à un enjeu plus grand : comment raconter un pays, sans trahir sa complexité ?
Comment faire avancer, sans mépriser ? Comment critiquer, sans réduire ?
La Guinée vaut plus que des formules. Elle mérite un regard lucide. Et elle continuera, malgré tout, à se raconter elle-même »
Il reste maintenant à savoir si le célèbre écrivain aura un mot en guise de réponse pour le Ministre des Transports et porte-parole du gouvernement.
Mohamed SOUMAH