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Conakry : des journalistes formés à la couverture des procès judiciaires

L’Association des Journalistes pour la Promotion du Droit (AJPD) a initié un atelier de formation destiné aux journalistes sur la couverture médiatique des procès judiciaires. L’événement s’est ouvert ce vendredi à la Maison de la Presse et se poursuivra sur deux jours.

L’objectif de cette formation est d’améliorer la qualité des compte-rendus judiciaires, souvent entachés d’imprécisions. Selon l’AJPD, les professionnels du droit, notamment avocats, magistrats et auxiliaires de justice, ont relevé des lacunes dans les articles publiés sur les audiences judiciaires.

Un besoin pressant de précision terminologique

Almamy Kalla Conté, président de l’AJPD, a souligné l’importance de cette initiative : « Dans la croyance populaire, le journaliste est perçu comme celui qui sait tout. Cependant, nous avons constaté des erreurs récurrentes dans les compte-rendus des audiences judiciaires. Nous avons donc décidé de collaborer avec les professionnels du droit afin de renforcer les compétences des journalistes dans ce domaine », a-t-il expliqué.

Deux experts, Me Pépé Antoine Lamah, avocat à la Cour, et Namory Fofana, auditeur de justice au tribunal de Kaloum, ont animé la session. Les journalistes ont ainsi pu approfondir leurs connaissances sur les notions fondamentales du droit pénal et la terminologie judiciaire.

Des distinctions essentielles à respecter

Me Pépé Antoine Lamah a expliqué les différentes étapes du procès pénal, depuis l’enquête préliminaire jusqu’à l’instruction et au jugement. Il a insisté sur l’importance d’un vocabulaire précis pour ne pas porter atteinte à la présomption d’innocence : « Il est fréquent de voir des journalistes confondre les termes suspect, prévenu et accusé. Un suspect est une personne faisant l’objet d’une enquête policière. Lorsqu’un juge décide d’instruire une affaire et retient des indices graves et concordants, la personne concernée devient inculpée. Un prévenu est poursuivi devant un tribunal correctionnel, tandis qu’un accusé comparaît devant une cour criminelle », a-t-il précisé.

Il a également mis en garde contre l’emploi de certaines expressions pouvant porter préjudice aux justiciables : « Employer des termes comme ‘présumé malfrat’ ou ‘présumé violeur’ est préjudiciable. Il est crucial d’utiliser la terminologie juridique appropriée afin de garantir une couverture équilibrée et conforme aux principes du droit ».

Un vif intérêt des journalistes

Cette session a suscité un fort engouement parmi les journalistes présents. Magnanfing Doré, reporter pour Guinéenews, s’est félicitée de cette formation qui, selon elle, constitue une véritable opportunité d’améliorer la qualité du journalisme judiciaire en Guinée.

En dotant les journalistes des outils nécessaires pour une couverture rigoureuse et impartiale des affaires judiciaires, cet atelier marque une étape importante vers une information plus précise et respectueuse des droits des justiciables.

Daouda Yansané pour Guineelive.com