A l’arrivée des militaires au pouvoir en 1984, un premier effort de gestion et de planification urbaine a été réalisé en 1987 dans la ville de Conakry, avec un “plan de développement urbain – PDU”. La Banque Mondiale, la France et la Communauté européenne prennent part à ce projet. Les efforts ont été portés sur les infrastructures urbaines (voirie et drainage) ainsi que sur l’aménagement de terrains dans la ville. Le phénomène de croissance urbaine est alors géré par les autorités : unification du réseau urbain,  décongestion des zones très peuplées, amélioration de la liaison habitat/emploi.

Des règles sont mises en place en ce qui concerne la propriété foncière et l’urbanisme et des équipements sont réalisés en vue de proposer de nouveaux terrains à bâtir. Mais l’Etat n’était pas assez riche que pour proposer du “logement social”.  C’est maintenant que la ville de Conakry et certaines de l’intérieur du pays s’agrandissent avec une démographie exponentielle et inquiétante donnant ainsi du gros souci pour le logement en quantité et en qualité. Un projet de développement de ce type de logements est actuellement en cours.

Le milieu urbain se caractérise par un développement assez anarchique de l’espace, un manque d’infrastructures, une pénurie de logements (surtout à Conakry), une déficience en réseau d’assainissement et en eau potable, une pénurie en électricité.

L’absence de cadre légal et réglementaire crée une forte insécurité foncière, des mécanismes particuliers de financement des logements, des lotissements sommaires et une mauvaise qualité des constructions. Les populations urbaines vivent dans des conditions de vie dégradées ou insalubres, avec une quasi absence de viabilisation des terrains ainsi que de l’éclairage public. Ceci favorise les maladies, la malnutrition et surtout le grand banditisme et son cortège de désolation (mort d’homme).

L’habitat spontané occupe une part importante de l’espace urbain ; le branchement à l’eau potable  s’est dégradé ; la collecte des ordures ménagères est insuffisante tout comme les moyens de transport collectif.

Des études sont en cours avec le PNUD et Shelter Afrique afin de créer une “Banque de l’habitat” en Guinée. Que les recommandations de ces deux institutions ne soient pas des verbes de campagnes électoralistes. Vivement donc la création d’une banque de l’habitat en Guinée comme chez nos voisins Ivoiriens.

 

Aly Badara Condé

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