Dans le cadre de la célébration de la Fête internationale du Travail, le Syndicat Indépendant des Forces Ouvrières de Guinée (SIFOG) a préféré organiser une lecture du saint en lieu et place des festivités folkloriques et autres discours. Cette invocation du tout puissant s’est déroulée à la mosquée de Coronthie, dans la commune de Kaloum.
En donnant le sens de cette autre forme de fêter, le secrétaire général du SIFOG, a rappelé, que cette journée est célébrée chaque année pour commémorer la mémoire des ouvriers de l’État de Chicago, aux États Unis d’Amérique, qui se sont sacrifiés pour que la durée de travail soit fixée à huit (08) heures par jour.

Selon le camarade Idrissa Diawara, sa Centrale a choisi les prières en lieux et place de la fête, pour rendre hommage aux victimes du virus Ebola en Guinée. «Nous ne pouvons pas manifester une joie tant que cette maladie continu à faire des victimes dans notre pays. La Guinée a perdu depuis l’apparition de cette maladie, beaucoup de ses travailleurs, notamment des médecins, des ouvriers, des chauffeurs, d’autres également sont alités dans les Centres de traitement.  Nous avons voulu aussi répondre à l’appel du président de la République, Pr. Alpha Condé qui a demandé récemment aux guinéens, de s’impliquer dans la riposte contre Ebola. Alors ces prières sont organisées non seulement en faveurs des morts, des personnes alitées, et de l’éradication de la maladie, mais aussi en faveur de la paix, de la cohésion sociale et du développement de la Guinée. »

  1. Diawara a annoncé, que dans les prochaines heures, le SIFOG déposera son cahier de doléances au près du gouvernement et du patronat, afin de mettre sur la table les différents points que le SIFOG considère comme utiles pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.

Pour la petite histoire, la date du 1er mai commémore  la grève sanglante du 3 mai 1886 aux usines McCormick de Chicago (USA), pour l’instauration de la journée de huit heures, et le meeting de protestation qui s’ensuivit le lendemain à Haymarket au cours duquel une bombe tua huit policiers. Huit anarchistes furent arrêtés, quatre furent pendus, le 11 novembre 1887, avant d’être innocentés puis réhabilités publiquement en 1893.

Les martyrs de Chicago vont faire du 1er Mai un symbole de la lutte des classes et de l’identité du monde ouvrier à partir du congrès socialiste international de Paris de 1889 : il s’agissait de fonder en actes le projet d’une société émancipée, libérée du travail contraint. Alternant les hauts et les bas au fil des années, ce symbole sera tout de même à l’origine des lois sur le repos hebdomadaire en 1906 et des huit heures en 1919, avant de se banaliser après être devenu en 1947 un jour chômé et rémunéré.

Aly Badara Condé

664 26 20 20