Quelqu’un avait dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne !

Moi je dis qu’on ne change pas une Stratégie qui Marche !

Nous voilà à la veille de la Présidentielle de 2015 et les stratégies de fonds de tiroirs sortent, disons de fonds de poubelles pour servir à nouveau au peuple de Guinée du réchauffé parce qu’il n’y a rien d’autre à proposer pour le développement socio-économique du pays.

On ne dira jamais assez que l’heure est grave pour notre pays et l’avenir de nos enfants. Nos pensions, très naïvement que l’époque de cette folle histoire d’une ethnie qui cherche à empoisonner une autre n’était qu’une erreur de l’histoire pour arriver au pouvoir et mettre les bases d’une gestion saine des affaires publiques. Mais nous revoilà, à la veille d’une nouvelle campagne avec la même stratégie de psychose à créer pour entretenir cette éternelle situation de peur au sein des populations.

Voilà comment la stratégie se met en place, et de manière indépendante comme Alpha Condé est seul à avoir le secret, dans un contexte très particulier à trois mois à peine de la Présidentielle.

Mes chers lecteurs, suivez mon raisonnement qui se dessine sous forme d’actes pilotés de mains de maître par Alpha Condé qui cherche à tisser sa toile pour piéger encore une fois le peuple de Guinée tout entier.

Acte 1. :  Alpha Condé Invite Cellou Dalein à la Présidence de la République et lui demande de s’impliquer dans la sensibilisation des populations du Fouta en général et celles de Labé en particulier dans la gestion des divergences religieuses entre confréries. Cette idée permet à Alpha de mettre le leader de l’UFDG dans une posture qui fait croire que l’intégrisme religieux se prépare au Fouta.

Acte 2. : Alpha Condé, depuis l’annonce d’un projet d’Alliance entre le FPDD et l’UFDG, voit subitement des rebelles en Forêt et y envoie des hommes en tenu dans un programme de lutte contre une tentative de déstabilisation du pays. Décision qui fait suite à une stigmatisation et arrestation de citoyens pour tentative de coup d’Etat. Il est dit que les hommes en tenue qui sont allés et qui sont restés en Forêt sont plus nombreux que ceux qui en sont repartis. Cela veut dire qu’une bonne partie de ces hommes sont sur place pour certainement avant pendant et surtout après le scrutin pour terroriser les populations au nom de la lutte contre la rébellion.

Acte 3. : Dans cette logique, nous avons assisté et nous continuons à assister à cette division des communautés de la Forêt pour non seulement favoriser des troubles entre les populations, mais aussi et surtout trouver les arguments nécessaires et favorables à une intervention militaire dans la zone.

Acte 4. :  Alpha Condé, dans la même foulée, fait allusion à un projet d’attaque contre la Guinée du côté de la Haute Guinée (Mandiana, Siguiri, Kouroussa). Zones très sensibles dans les prises de position extrémistes. On se souvient de l’eau empoisonnée. On dit qu’un pick-up a été saisi et des Touaregs se sont enfuis dans la zone de Siguiri-Mali. Dans un contexte de crise au Mali avec des menaces pour les pays qui ont des soldats au Mali, Alpha veut attirer la sympathie de la Communauté Internationale pour militariser le pays au nom de la lutte contre le terrorisme.

Acte 5. :  Maintenant que la Forêt et la Haute Guinée semblent être sous contrôle, Alpha Condé sort une nouvelle voie vers le Fouta avec cette notion de voile. A l’Université de Sonfonia, avec les étudiants, il parle de ce sujet tout en prenant bien soin de stigmatiser une communauté, comme il le fait si bien depuis qu’il est au pouvoir.

Acte 6. : Subtilement orchestré, la stigmatisation autour du voile indexe forcément une partie de la population guinéenne et entraîne inévitablement un sentiment d’exclusion et de rejet des uns vis-à-vis des autres dans la société. Cette perpétuelle politique de stigmatisation a toutes les chances de produire des actes de violences envers des personnes pour le seul fait de porter un voile, parce qu’ils auront cru comprendre le message du Président de la République.

Acte 7. : A Mamou, des jeunes filles ont vu leur voile retirés de force à la rentrée de la salle d’examen pour le BEPC. Le débat n’est pas de savoir ce que la loi dit, mais le danger de la stigmatisation qui va forcément, à un moment ou à un autre, entraîner une riposte.

Acte 8. : Au nom de la lutte contre l’intégrisme, il sera aisé pour Alpha Condé d’envahir le Fouta dans les prochaines semaines, avec le « soutien » de la Communauté Internationale dans cette grande ferveur de la lutte contre les sectes islamistes.

Acte 9. : Militariser le pays à la veille des élections est le meilleur moyen de s’assurer une psychose et une terreur au sein des populations pour tuer dans l’œuf toute volonté de contestation ou de manifestation contre une quelconque manipulation des résultats issus des urnes.

Voilà la machine qui est en train de se mettre en place dans le but de s’imposer tout naturellement un second mandat. En effet, si l’opinion n’avait aucune idée en 2010 des intentions, du projet et de la vision de Alpha Condé pour la Guinée, en 2015 tout le monde le voit venir comme un éléphant dans un magasin de porcelaine et les dégâts qui pourraient en résulter.

On voit venir :

  1. Une élection à coup sûr le 11 Octobre 2015 ;
  2. Un Fichier bien taillé pour des résultats connus d’avance ;
  3. Une victoire dès le Premier Tour parce qu’un second tour serait suicidaire pour lui ;
  4. Une dissolution de l’Assemblée en 2016 pour avoir les 2/3 et en y couplant les Communales ;
  5. Gérer le pays encore pour Cinq ans et finir avec toute opposition ;
  6. Modifier la constitution pour supprimer la limitation de mandats ;
  7. Et s’ouvrir les portes pour faire comme ses amis (Blaise, Sassou, Obiang et Autre Dos Santos)

Avec une Opposition qui ne comprend pas ce qui lui arrive en terme de vision et de cohésion, une Société Civile qui cherche à comprendre c’est quoi sa mission première, un Syndicat qui se noie dans des divisions internes et des Religieux qui doutent de leur conviction, seul le peuple souverain de Guinée peut nous sortir de cette impasse.

Peuple de Guinée, le pays a encore besoin de ta clairvoyance et de ta détermination pour nous sortir de l’impasse. Comment en Septembre 1958 et 2009 tu avais dit NON, tes enfants ont encore besoin de toi.

La question qui prévaut n’est plus d’ordre politique, mais tout simplement d’ordre HUMANITAIRE !

A chacun de nous de prendre ses responsabilités.

Mamadou BARRY,

Analyste Financier mamadoubiro@yahoo.fr