Tour à tour, l’Afrique de l’Ouest est menacée et même, secouée par endroits : Nigéria, Cameroun, Mali, Burkina Faso et très récemment, la Côte d’Ivoire. Chacun de ces pays a déjà fini par enregistrer son lot de dégâts, de victimes et de frayeur. Et donc, et puis … C’est en Guinée et au Sénégal que l’inquiétude s’installe. Car, en de pareille circonstance, la question qui vient à l’esprit est celle de savoir : à qui le tour ?

Et puisque les terroristes frappent à l’aveuglette, on est bien obligé de se mettre sur le qui-vive !

En effet, le renforcement de ce que représente le danger terroriste se manifeste par les manifestations négatives du phénomène, caractéristique des grands changements opérés dans le monde. Surtout, depuis l’avènement de dirigeants qui sont plutôt venus semer la « pagaille » dans la vie des hommes. Au nombre de ceux-là, un certain Nicolas Sarkozy. Cet homme aurait dû être un client potentiel de la Cour Pénale Internationale, CPI. Comme l’a récemment déclaré le candidat américain à la prochaine présidentielle de son pays, Donald Trump : il faut jeter Nicolas Sarkozy en prison pour avoir contribué à « l’expansion du terrorisme ». Citation : « …il doit être condamné pour [avoir aidé] les terroristes à s’installer en Libye et pour avoir déstabilisé le monde », fin de citation.

Donald Trump a été « très clair » vis-à-vis de Nicolas Sarkozyen répondant à une question d’un journaliste de Chicago Tribune : « Je n’apprécie guère l’ancien président de la République de France. Je n’éprouve pas de compassion pour cet homme qui se pose aujourd’hui en victime ».

Le président de la République de Guinée, Pr Alpha Condé, a salué à sa façon, le départ de ce trouble-fête du pouvoir en ces termes : « Jamais, je n’ai autant bien dormi qu’avec l’avènement de François Hollande au pouvoir ». Comprendra qui le voudra.

Tenez ! La chute de Ben Ali et la déstabilisation de la Tunisie, c’est Sarkozy ; la déstructuration de la Libye, c’est lui ; le renversement de Hosni Moubarak et l’instabilité en Egypte, c’est toujours lui ; la pagaille en Syrie, c’est encore lui ; le renversement d’Amadou Toumani Touré (ATT) et l’occupation du nord Mali, c’est toujours lui ! Et j’en passe …

On se souvient de l’argument du capitaine rigolo Amadou Haya Sanogo lorsqu’il a mis à exécution le cynique plan de ses mentors. Et, tout de suite, Fodé Tass Sylla, dans un post sur sa page Facebook, lui a fait la remarque suivante : « Et donc, mon très cher Capitaine Sanogo, tu nous disais le 22 Mars dernier que tu avais chassé ATT parce qu’il était « incapable » de vaincre la rébellion touarègue ».

M. Sylla a poursuivi par une interrogation : « Aujourd’hui, dis-nous donc, comment cette anarchie délibérément créée au sommet de l’Etat malien a-t-elle permis aux rebelles de prendre, en une razzia éclair de 72 heures seulement, Kidal, Gao et Tombouctou, les trois principales villes du Nord Mali ? ».  

Fodé Tass Sylla de conclure : « Tu penses vraiment que nous, on va te féliciter pour cette satanique mission que tu viens de réussir en déblayant le terrain pour la rébellion en vue de permettre que des forces étrangères puissent allègrement s’installer demain, au Mali avec cet argumentaire bidon de « protection des populations civiles » ? Mon très cher capitaine, cela s’appelle haute trahison et tu le sais très bien, non ?! ». C’était déjà, le 2 avril 2012 !

Une prémonition qui semble se concrétiser aujourd’hui.

En effet, le monde d’aujourd’hui se trouve complètement bouleversé tant et si bien que les tentatives de distribution des valeurs occidentales commencent à susciter une réaction négative des sociétés traditionnelles.

De façon générale, l’intervention extérieure de l’Occident dans les affaires intérieures des Etats du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord est devenue une des raisons-clés de l’accroissement des réactions extrémistes ayant abouti à la destruction des frontières entre Etats, le chaos avec leur cortège de grand flux de réfugiés dans les pays de l’Union Européenne.

La menace terroriste a atteint un niveau qualitativement nouveau et se présente comme une véritable menace à la sécurité internationale. Les preuves de cette affirmation sont là : attentats à Paris (13 novembre 2015) ; attentats à Bruxelles(22 mars 2016) ; attentats au Mali(20 novembre 2015), au Burkina Faso(15 janvier 2016) et en Côte d’Ivoire (13 mars 2016). Bilan : de nombreuses personnes tuées et des centaines de blessés.

Le comble de l’intolérance ainsi provoquée est l’assassinat en Ecosse d’un musulman dont le seul crime aura été le fait d’avoir souhaité « Joyeuses Pâques » aux chrétiens.

Aujourd’hui, les Etats et leurs organismes compétents doivent jouer un rôle déterminant dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme international. La Russie opte, de son côté, pour une mutualisation des efforts pour venir à bout du problème. Et pour cela, elle fait un appel aux autres pays occidentaux.

Le bien-fondé de cette initiative est que, les derniers attentats ont prouvé la nécessité d’une coalition commune contre tous les groupes radicaux. Toutefois, est-il incompréhensible qu’il a fallu attendre que ces tragédies aient été d’abord enregistrées !

L’agression terroriste ne peut être surmontée seulement que par des méthodes musclées, militaires. Il est impérieux, au même moment, d’activer les efforts pour régler les situations de crise dans le Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le septentrion du Mali.

Sinon, … notre vivre en paix dans l’indolence et dans l’insouciance est compromis à jamais !

 

Ibrahima Sylla, analyste