Mesdames et Messieurs, chère population guinéenne.

 Le 11 juillet de chaque année consacre la journée mondiale de la Population, suite à une résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

A l’instar des autres pays du monde, la Guinée célèbre cette journée dont le thème de cette année est : “Investir dans les adolescentes”.

 Ce thème nous rappelle la nécessite de porter plus d’attention aux adolescentes  car elles affrontent des défis plus nombreux et plus redoutables que leurs homologues masculins.

L’adolescente subit dans nos pays à large échelle le mariage précoce qui l’amène le plus souvent à porter une grossesse alors que son corps n’a pas encore atteint la maturité biologique. La santé de l’adolescente s’y trouve ainsi atteinte. Le mariage précoce est aussi synonyme d’abandon de l’école.

Combinant le manque d’éducation scolaire a un état de santé dégradé, l’adolescente a toutes les chances de voir ses perspectives d’avenir radieux compromis.

Cet état de vulnérabilité de l’adolescente est encore aggravé par une appartenance à une minorité ethnique, la vie en milieu rurale ou l’appartenance à une couche sociale pauvre.

La Guinée n’échappe pas à cette situation car 26 % des femmes étaient déjà union  en  atteignant  15  ans;  par  contre  seulement  environ  5 %  des hommes  l’étaient  en  atteignant  18  ans (EDS, 2012). A cela s’ajoute une autre violence qui est la mutilation génitale féminine. Les  résultats de l’enquête  sur  l’âge  au  moment  de  l’excision  montrent  que  la  quasi-totalité  des  femmes  ont  été excisées avant l’âge de 15 ans (97%).Mais l’espoir n’est pas irrémédiablement et définitivement perdu pour l’adolescente, cependant il nous faut alors agir, et le plus rapidement possible.

Il nous faut donner à l’adolescente le pouvoir, les moyens et l’information nécessaires pour prendre ses propres décisions dans la vie, elle aura ainsi  plus de chance de réaliser pleinement son potentiel et de devenir une force positive pour le changement dans son foyer, sa communauté et sa nation.

Réussir cela suppose que nous mettions en œuvre des politiques et des investissements dans l’éducation et la santé qui autonomisent les adolescentes et créent une situation économique conduisant à l’obtention d’emplois.

Cette démarche  induira un gain qui est le dividende démographique, source de consolidation et d’accélérations de la croissance économique.

Ce gain qu’est le dividende démographique qui mène à la prospérité économique s’obtient quand  la population active surpasse en nombre les membres plus âgés ou plus jeunes d’une société. Le dividende sera plus ou moins marqué en fonction du degré d’autonomisation et d’éducation, ainsi que du taux d’emploi, sans oublier l’importance de l’épargne et de l’investissement dans les ressources productives.

En définitive, toute  adolescente a droit à une transition sans danger et réussie à l’âge adulte et droit de saisir les occasions que l’avenir tient en réserve pour elle.

L’UNFPA, votre Fonds des Nations Unies pour la population, est résolu à promouvoir et protéger ces droits et à aider les adolescentes à déterminer leurs propres destinées aux côtés du gouvernement guinéen.

UNFPA tend aussi la main aux communautés, aux organisations non gouvernementales, aux groupes animés par des jeunes et aux adolescentes elles-mêmes pour qu’ensemble nous assumions un rôle capital pour  façonner les politiques qui affectent l’existence des adolescentes et leur garantissent une transformation réelle et positive.

Mesdames et Messieurs,

Avant de conclure, permettez moi de partager avec vous cette déclaration du directeur exécutif de UNFPA, Dr. Babatunde Osotimehin.

“Le nouveau programme des objectifs de développement durable nous appelle à ne laisser personne en rade. Pour atteindre ceux qui sont le plus en arrière, les dirigeants et les communautés doivent se préoccuper avant tout et prendre la défense des droits fondamentaux des adolescentes les plus marginalisées, en particulier de celles qui sont pauvres, non scolarisées, exploitées, ou soumises à des pratiques nuisibles, y compris le mariage d’enfants. Les filles marginalisées sont exposées à une mauvaise santé procréative et courent un plus grand risque de devenir mères alors qu’elles-mêmes sont encore des enfants. Elles ont le droit de comprendre et de contrôler leur propre corps et de donner forme à leur propre vie.”

 Pour terminer sur une note d’espoir, j’affirmerai avec vous que le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 constitue une occasion sans précédent pour les adolescentes de revendiquer leurs droits, de concrétiser leurs aspirations et de transformer notre monde. Quand les pays investissent dans la santé et l’éducation de leurs jeunes, surtout des adolescentes, et créent pour elles des occasions de réaliser pleinement leur potentiel, ils sont ainsi mieux placés pour obtenir un dividende démographique, ce qui peut faire avancer la croissance économique et lutter contre la pauvreté.

Le message à retenir par nous tous est que : Le succès du nouveau Programme de développement durable dépend de notre aptitude à soutenir les adolescentes et investir en elles.

 

Guineelive