Kairouan, est l’une des grandes villes de la Tunisie, située à 155 km  à l’ouest de la capitale Tunis. Une ville historique avec une tradition très ancrée dans la religion musulmane. Elle est surtout caractérisée par sa splendide et vielle mosquée Okba qui date du 14ème siècle, dont les minarets surplombent la cité islamique. Cette grande agglomération dont certaines coutumes contrastent, forcément, avec les réalités d’aujourd’hui, constitue, à travers le centre de santé reproductive (SR), un bel exemple de réussite du planning familial en Tunisie.

Ce jeudi 21 juillet, la délégation guinéenne dans la poursuite de ses activités de prise de contacts et d’échanges sur l’expérience tunisienne du programme de planning familial et santé reproductive sexuelle, s’y est rendue. Elle est reçue par les responsables régionaux de la santé et des leaders religieux, au centre de santé reproductive appelé « Espace amis des jeunes ». Le directeur, le Dr Jelassi Arban, fera visiter les différents services aux hôtes, avant de leur parler du planning familial et santé reproductive dans son centre.

A priori, il indiquera que son centre est le seul sur les 24 délégations régionales à avoir six équipes roulantes sur le terrain pour assister directement les populations. Une méthode qui s’est révélée productive car,  ayant permis d’obtenir de bons résultats.

Aujourd’hui, dit-il, l’indicateur du planning familial à Kairouan est de l’ordre de 51,3% , le taux moyen de prévalence de la contraception de 55,5% avec un objectif d’atteindre celui national qui est de l’ordre de 62,5%.

Une réussite, selon lui, qu’il faut mettre à l’actif de la volonté politique et de l’implication effective des leaders religieux. Qui se sont traduites par la mise en place d’un plan d’action gouvernementale, suivi et régulièrement évalué. Permettant ainsi d’aboutir aux espoirs escomptés. Sinon, soulignera Dr Jelassi Arban, si ce programme n’avait lieu, la Tunisie allait connaitre une explosion démographique. Sa population allait passer de 11 millions à 20 millions d’habitants aujourd’hui.

Parlant de l’apport islamique dans ce programme, un imam tunisien affirmera que « le planning familial fait partie de la religion musulmane ». Selon l’imam Abouziza, dans ce programme, les religieux ont travaillé en étroite collaboration avec l’Etat. Cette collaboration, a permis de rassurer les populations dont les habitudes sont déjà ancrées dans la tradition islamique.

Ainsi, à  travers des campagnes de sensibilisation, des prêches et des conférences islamiques, les préceptes islamiques relatifs à la  familiale ont été régulièrement expliqués aux populations. Se référant sur les hadiths et le coran, les religieux ont réussi à convaincre l’écrasante majorité de la population, qui, il faut le rappeler, était au début très hostile au planning familial. Pour ce religieux donc, la complicité entre promoteurs du planning familial et de santé reproductive et sexuelle et leaders religieux est indispensable pour réussir un programme du genre.

Une recommandation qui a été faite à la délégation guinéenne avec insistance de l’adapter aux réalités de la société guinéenne.

Samory Keita

Depuis Tunis