Nous sommes à Kindia, ville située à 135 km de Conakry, la capitale guinéenne. Cette ville fondée par Manga Kindy Camara est aussi appelée la capitale des agrumes, réputée  à cause de son agriculture variée et riche. Mais surtout, ses nombreux fruits et légumes succulents à vous couper le souffle.

Dans cette agglomération de plus de 146 mille habitats, la troisième grande ville du pays après Conakry et Kankan, il faut dire que la planification familiale est loin d’être une réalité.

Au  Centre de santé de Manquepas, un quartier populaire de la commune urbaine, nous avons trouvée Madame Fatoumata Camara qui venait d’accoucher d’un enfant de sexe ;;;

Et tenez-vous bien, elle est à son 10ème geste dont 8 enfants vivants.

A la question de savoir pourquoi elle n’avait pas choisi l’espacement des naissances, Fatoumata Camara confie : « j’avais adopté le planning familial avec le conseil des sages-femmes en choisissant la méthode « injectable » pour l’espacement des naissances mais je constate que quand je prends les pilules, les injectables ou les médicaments traditionnels, je tombe toujours enceinte. Franchement, je ne sais vraiment pas pourquoi la méthode et les produits que je prenne ne me réussissent pas », se désole notre interlocutrice.

Avant d’ajouter «  pour le moment, j’ai décidé d’abandonner la planification familiale parce que les médicaments que je prenne ne me réussissent pas et parfois me rendent malade. »

A propos, il faut dire que les chiffres sur la croissance démographique et le planning familial sont inquiétants. Et l’un des problèmes et non des moindres, c’est bien le planning familial ou l’espacement des naissances où des progrès restent à fournir.

Selon l’enquête démographique de santé publiée en 2012, la mortalité maternelle est estimée à 724 pour 100.000 naissances vivantes en Guinée. Les accouchements non assistés s’élèvent à plus de 53%, la prévalence contraceptive reste aussi faible et s’élève à 5,6%. Le taux de prévalence du VIH Sida pour les tranches d’âge de 15 à 49 ans est de 1,7% et 34% des adolescentes ont commencé leur vie reproductive avant l’âge de 18 ans.

Quand à  la croissance de la population, notamment les jeunes, elle reste élevée chez les jeunes qui représentent environ 2/3 dont plus de la moitié ont moins de 20 ans.

Almamy Kalla CONTE depuis Kindia pour Guineelive

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