La République de Guinée regorge beaucoup de jeunes dont le talent et la créativité peuvent changer l’image du pays de façon positive. C’est le cas du jeune Aboubacar Camara, peintre, dessinateur et décorateur, qui à travers ses œuvres, la rédaction de votre quotidien en ligne a rencontré. Avec lui, nous avions parlé de ses créativités, ses ambitions pour la Guinée et les guinéens et autres choses.
Lisez…
Bonjour Monsieur
Bonjour Monsieur le journaliste.
S’il vous plait présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Camara Aboubacar, peintre, dessinateur et décorateur.
Nous avions vu vos œuvres, depuis quand vous avez commencé ce métier ?
Je peux vous dire que c’est depuis à mon enfance que ce travail m’a intéressé. Je me suis intéressé petit à petit jusqu’à ce que j’ai pris le goût de ce travail. Et aujourd’hui, je suis pleinement dedans, c’est ma vie.
Le dessin, la peinture et la décoration sont devenus votre vie. Expliquez-nous comment vous les pratiquer ?
La manière dont je fais mes peintures est différente des autres, parce que la plupart des peintres font avec des tableaux en peintures et moi j’ai décidé de créer d’une autre manière que les autres. C’est pour cela que moi, je mélange la peinture avec la peau de chèvre, c’est raison pour laquelle mes œuvres sont différentes des autres tableaux. C’est pourquoi, si vous voyez mes œuvres, vous aurez du mal à les retrouver ailleurs.
En voyant ces œuvres, nous avons l’impression qu’elles sont venues de l’Europe ou d’ailleurs. Expliquez-nous comment vous faites ce travail extraordinaire en Guinée ?
C’est avec mon génie créateur et ma main je fais ce travail sans même quitter Conakry à plus forte raison le pays. Mais quand vous voyez le résultat, vous allez dire que c’est la machine qui le fait. Mon malheureux, c’est lorsque je donne aux gens, ils vont dire aux autres qu’ils ont acheté à l’extérieur, alors que c’est un pauvre guinéen qui le fait sur place ici. Et comme les gens n’ont jamais eu la chance de me voir ou mes œuvres, c’est pourquoi ils racontent du n’importe quoi.
Nous avions appris que vous aviez une fois rencontré le chef de l’Etat au palais Sékhoutouréya. Quel était l’état dame du président lorsqu’il a vu vos œuvres ?
(Rire…) Monsieur le journaliste, avant de rencontrer le président de la République, j’ai fais huit mois de démarches et ça n’a pas du tout été facile pour moi. Mais Dieu merci, c’est grâce à un jeune frère j’ai pu rencontrer le chef de l’Etat. Lorsque j’ai rencontré le président, il m’a montré la valeur de mes tableaux et le travail que je fais. Quand il a vu mes différents tableaux, il était très content de voir un guinéen faire ce travail en Guinée. Il m’a beaucoup félicité et encouragé et je n’oublierai jamais ce jour extraordinaire durant de toute ma vie. J’ai su que le président aime le génie créateur des Guinéens. Je remercie le président pour cet acte.
Nous avions vu vos traces sur le pont 8 novembre de Conakry. Est-ce que vous êtes capable de faire cela dans d’autres endroits de Conakry et de l’intérieur du pays ?
Bien sûr. Le travail qui a été fait sur le pont 8 novembre c’est ma création. C’est à travers un ami espagnol qui m’a une fois demandé dans mon bureau si je peux faire d’autres choses au delà des tableaux. Je lui ai dit que je suis capable de faire des dessins et rendre plus attrayant le pont 8 novembre de Conakry. J’ai fais la maquette, il est parti au gouvernorat de Conakry et nous avions eu le marché. Nous avions fait le décor et la peinture sur les dalettes et ça a été apprécié par la population. Mon souhait, c’était de continuer jusqu’à l’aéroport et même le gouverneur avait dit que ça allait continuer jusqu’à l’aéroport. Après avoir fait toutes les maquettes, j’ai été étonné de voir un autre faire pour le pont de Kénien et Gbessia. Mais qu’a cela ne tienne, je dis grand merci au gouverneur qui a fait que les gens ont vu mon travail au niveau du pont 8 novembre et mon souhait était de continuer jusqu’à l’aéroport de Gbessia.
Avez-vous d’autres créations dans la tête ?
Mon frère, j’ai fait plus de dix ans dans la création. J’ai plus de 1000 créations dans ma tête. Je ne me limite pas seulement à la peinture. Je fais l’habillement, le dessin, la décoration de bâtiment, décoration de fauteuil et autres. Je ne dirai pas que je suis le plus fort, mais j’en sais quelque chose dans ce que je fais. Mon souhait est de faire comprendre aux guinéens qu’il y’a un guinéen vivant dans le pays qui sait quelque chose dans la peinture, le dessin, la décoration et autres. Mais notre malheur c’est quoi, nous aimons les choses venus d’ailleurs qu’ici.
Quel est votre message pour les autorités et la population guinéenne ?
Mon message aux autorités, c’est de les dire de faire face aux peintres, dessinateurs et tous ceux qui peuvent faire quelque chose dans le cadre de la création. Nous souffrons beaucoup et la clientèle se faire rare. Lorsqu’on fait une commande, il faut trois à quatre mois pour avoir un autre. Souvent même c’est les étrangers qui achètent mes tableaux et nos frères guinéens apprécient mais n’achètent pas. Mon souhait est de voir mes frères guinéens faire des achats comme les étrangers. Nous demandons aux autorités de nous aider. Ça ne sert à rien d’aller au Maroc, en Côte d’Ivoire et Mali pour chercher des choses qui sont en Guinée et de bonne qualité par rapport à l’importation. Nous faisons le même travail et voire plus que les Ivoiriens, les Maliens et autres.
A la population guinéenne, je veux leur dire que Dieu m’a donné cet esprit de créativité pour eux et de ne plus hésiter à venir vers moi pour leurs besoins en peinture, dessin, décoration et autres. Mon bureau s’appel Sabou-Etoile sis à Sans-fil en face du commissariat de Coronthie non loin de la station (Kaloum).
Pour des besoins, veuillez le contacter : +224 622 17 05 62
Entretien réalisé par Daouda Yansané
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