Entre le président Alpha Condé et son homologue du Niger, ce n’est plus le parfait amour. Le changement de constitution en cours en Guinée et dont le président Alpha Condé a pris acte, constitue la pomme de discord.

Ce bras de fer entre les condisciples des Facultés de Droit à Paris et syndicalistes africains dans la capitale de l’hexagone intervient à un moment difficile pour le chef de l’exécutif guinéen et pour cause. Ils sont nombreux, les présidents de la sous-région, mais aussi à travers le continent qui refusent de soutenir le président Alpha Condé pour un troisième mandat.

Pour briguer la  présidence en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Alpha Condé a fini par céder. Puisqu’il savait que le président Nigérien qui est contre le tripatouillage Constitutionnel sur le continent est en passe de devenir le président africain qui voyage de plus n’a pas effectué le déplacement d’Abuja, la capitale politique du Nigeria où s’est tenu le sommet de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Afrique d l’ouest. Il a envoyé son Ministre de la défense nationale, le très controversé Dr Mohamed Diané et le secrétaire général de la présidence de la république, Kiridi Bangoura pour le représenté à ce sommet.

Et c’est sans surprise que le président Issoufou a été élu par ses pairs pour une durée d’un an à la tête de la CEDEAO.

Dans son discours de circonstance, Issoufou Mahamadou, a mis en garde contre les changements constitutionnels en ces termes : « Nos pays disposent de constitutions les plus avancées, et nos processus électoraux sont de moins en moins objet de contestation. Sur ce point je voudrais rappeler que les processus électoraux conduits dans certains de nos états membres ont même conduit à des alternances ».

Avant de se montrer farouchement opposé à toute modification constitutionnelle.

Pourtant,  Alpha Condé et Mahamadou Issoufou sont  des amis de longue date. Ils ont fréquenté ensemble  les facultés de Droit à Paris, syndicalistes des étudiants africains, membres de l’International Socialiste. Et comme  si tout liait les deux hommes, ils sont  arrivés au pouvoir à la même année en 2010.

Parlant de l’alternance, le président Issoufou, a cité des exemple du Mali, du Ghana, du Sénégal, de la Sierra Leone, du Nigéria, du Cap Vert, de la Gambie et récemment en Mauritanie.

Alors, est-ce à dire que le président Alpha Condé est isolé sur le continent ? Difficile de répondre à cette question par l’affirmative. La seule certitude, c’est que les dirigeants des pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigéria qui sont des géants sur le continent, sont peu enclin à soutenir Alpha Condé dans sa nouvelle aventure.

Condamné par contumace par le président Sékou Touré, emprisonné par Lansana Conté et qualifié de méchant par le capitaine Moussa Dadis Camara, le parcours du président Alpha Condé, au pouvoir en Guinée depuis le 21 décembre 2010 est élogieux et enviable. D’où cette question, jusqu’où ira l’opposant historique qui a consacré 50 ans de sa vie au combat politique ?

Ousmane Cissé