Les informations en provenance du palais Sekhoutouréah sont unanimes : le chef de l’Etat guinéen reste anxieux face à l’évolution de la situation au Mali. Et ce n’est pas du tout la visite des cinq chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest qui rassure le Président Alpha Condé.

De sources concordantes, la journée du jeudi n’a pas du tout été repos pour l’opposant historique guinéen  qui a multiplié des appels téléphoniques en direction des Présidents africains. Ce, aussi bien de la sous-région, que ceux  du continent africain tout entier. Pour ne pas céder à la volonté de l’opposition malienne qui ne jure que par le départ du Président Ibrahim Boubacar Kéita du pouvoir. Jusque tard dans la nuit du jeudi, les téléphones du Président Alpha Condé ont continué à travailler, selon les mêmes sources.

Pour rappel, l’opposition malienne réunie autour de l’Imam Mahmoud Dicko ne jure que par le départ du Président IBK pour  corruption,  déficit démocratique entre autres.

L’influent Imam est allé d’ailleurs plus loin pour dire haut et fort, que la visite des  cinq chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, n’a rien donné :  « les lignes n’ont pas bougées, ils n’ont rien dit que nous puissions comprendre. Le Peuple  du Mali n’est pas un peuple  résigné,  je préfère mourir en héros que de mourir en traitre… », Ce sont là, quelques mots de l’Imam Mahmoud Dicko qui s’est confié à nos confrères de RFI.  Signe que les lignes n’ont vraiment pas bougées.

C’est un secret de polichinelle de dire que la situation guinéenne s’apparente à bien des égards à la situation malienne. Sous le magistère  du Président Alpha Condé, la corruption, la passation des marchés de grés à gré, la gestion clanique et communautaire du pouvoir avec toutes les sociétés minières, contrats  de l’Etat  et  régies financières de l’Etat gérée par une ethnie, la paupérisation de la population, le déficit démocratique avec un double scrutin plus que controversé. Une Constitution adoptée dit-on par le peuple et finaliser par la Cour Constitutionnelle, mais dont plusieurs articles ont  été modifiés par le Président Alpha Condé, une assemblée nationale qui ressemble bien à la répartition mécanique des sièges par le Président Alpha Condé, et de facto contestée par l’opposition regroupés au sein du Front National pour la Défense de la Constitution,  un troisième mandat que caresse le patron du Palais Sekhoutouréah, excusez du peu, la liste des problèmes guinéens est longue.

Pour le dire en un mot comme en mille, la hantise du  départ du Président IBK  du pouvoir est bien présente en Guinée. Pour le chef de l’Etat guinéen, le départ  du palais de Kouliba sur les collines de la capitale malienne de son frère et ami socialiste du pouvoir pour corruption et déficit démocratique, ne serait pas un bon signe pour ses vieux jours au pouvoir à Conakry.

En tout cas, le Front National pour la Défense de la Constitution qui ne rêve pas de voir le Président Condé mourir au pouvoir au Palais Sekhoutouréah est aussi décidé comme le M5 du Mali  pour le  départ du chef de l’Etat guinéen du pouvoir.

Alkhaly CONDE