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Les mois de juin et juillet ont été marqué en haute Guinée, plus précisément dans les préfectures de Kankan et de Siguiri par des manifestations parfois violentes contre dit-on, les « fausses promesses » du Président Alpha Condé. Les habitants de ces deux villes, traditionnellement  acquises à l’opposant historique, Alpha Condé, ont basculé dans l’opposition.

Il est vrai que par le passé, le chef de l’Etat guinéen avait tenu beaucoup de promesses.  A titre illustratif je cite «  Nous allons avoir trois usines pour l’alimentation des bœufs, des moutons, des chèvres, des poulets, du poisson,  mais aussi des porcs. Même si la Guinée est en grande partie musulmane, il y’a aussi des mangeurs de porc. Nos bœufs sont très maigres. 200 kg, 150 kg. Dans deux jours,  je vais à Beyla et à Famoelah. Parce que nous allons transformer la ferme de Famoélah pour que l’État commence l’insémination. Le veau qui va naître au lieu de peser 200 kg, va peser 500 kg ».

Ce n’est pas tout, car Alpha Condé a aussi promis la construction de barrages hydroélectrique, du chemin de fer Conakry-Kankan-Bamako-Bobodioulasso au Burkina Faso,   la construction d’hôpitaux,  d’écoles, de l’eau potable, de la construction également  des usines pour la transformation des mangues, d’ananas, de tomates, excusez du peu, la liste des promesses présidentielles est longue.

Mais de nos investigations, il ressort qu’il y a également enquilles sous roche. Amadou Damaro Camara a quitté la Guinée en 1985, après le coup d’Etat militaire de Diarra Traoré à la quelle il était un des financiers. Au moment des faits, il était fonctionnaire à la banque Centrale de la République de Guinée. Depuis, il n’a pas mis pied en Guinée. C’est seulement en 2009 que l’actuel Premier Ministre, Ibrahima Kassory Fofana lui avait animé de courage pour rentrer en Guinée. Une fois à Conakry, il a milité au sein du Parti politique de son bienfaiteur, le GPT, Guinée Pour Tous où il a occupé le poste de vice-président.

Après la présidentielle de 2010 sanctionnée par la victoire de l’opposant historique, le président du parti GPT, Ibrahima Kassory Fofana s’est cherché pour se rapprocher finalement du Président Alpha Condé. Amadou Damaro Camara, a imité celui qui a été à l’origine de son retour en Guinée. Il s’est rapproché aussi du chef de l’Etat pour se révéler un inconditionnel du Président Alpha Condé et de son parti politique, le RPG. Mais son ascension fulgurante au sein de ce parti pour se retrouver selon la constitution taillée sur mesure et qui colle son nom « Assemblée Damaro », n’a pas plu aux habitants de la haute Guinée.

Les inconditionnels de Alpha Condé n’ont pas du tout apprécié qu’il fasse de la dernière venue au sein du parti son dauphin constitutionnel. En plus, Damaro n’est pas considéré comme un maninka de souche, mais plutôt un Konianké…

Selon des indiscrétions, il ne sera donc pas question que Damaro dame le pion aux caciques du parti et aux maninkas de souche. D’où des manifestations et désobéissances civiles lancées en haute Guinée par les cadres et ressortissants, aussi bien de la majorité présidentielle que de l’opposition. Pour contraindre le Président Alpha Condé de tomber. Selon les mêmes sources, dès que le chef de l’Etat tombe, Damaro  va suivre.

A propos de cet imbroglio politico-ethnique, Amadou Damaro Camara doit méditer sur cette réflexion et savoir si besoin en était que ses propos guerriers et va t-en guerre, qui sont documentés par l’opposition et les organisations de défense des droits de l’homme ne lui serviront en rien. Jean-Marie Adiaffi a écrit: « L’intellectuel n’est rien s’il ne vit pas entièrement dévoué à la cause de son peuple, s’il n’est pas une part de ce peuple, rien qu’une part, une part embrasée, mais une part tout de même, une part intégrée puisqu’au centre, mais une part sans privilège, sans honneur particulier. C’est cela être un intellectuel pour un peuple soumis, humilié, bafoué, exploité, asservi : se fondre au sein de son peuple au risque de s’y perdre ».

 

Alkhaly CONDE