Le  moins que l’on puisse dire, c’est qu’au delà du langage diplomatique du chef de l’Etat français, les relations entre la Guinée et la France   tardent à se normaliser. Le troisième mandat brigué par Alpha Condé constitue toujours la pomme de discorde entre Conakry et Paris.

Le Chef de la Diplomatie Française Jean Yves Ledrian, interpelé par des députés français en commission des affaires étrangères sur  la situation en Guinée et en Cote d’Ivoire,   a de nouveau évoqué ce jeudi  l’illégalité d’un troisième mandat pour Alpha Condé.

Pour le dire en un mot comme en mille,  le Ministre des Affaires étrangères,  Jean-Yves Ledrian  au nom de la France ne lâche pas le Président Alpha Condé. Lisez plutôt : « Je n’assimile absolument pas la posture concernant la Côte d’Ivoire avec la posture concernant la Guinée. Il faut être très clair : en Guinée, il y a eu une réforme de la Constitution pour permettre au Président Alpha Condé de se représenter au-delà des deux mandats. Les élections ont eu lieu, il y a eu quelques complications, il y a eu des difficultés à la suite de ces élections. Le référendum qui avait abouti au changement de constitution lui-même avait été marqué par des violences. Donc, nous considérons qu’il revient au Président Alpha Condé de poser des gestes d’ouverture pour apaiser la tension qui existe toujours en ce moment dans son pays.

En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le Président Ouattara avait annoncé publiquement et très concrètement sa volonté de se retirer au terme de deux mandats. Il se trouve que celui qui était susceptible d’être candidat du parti de Monsieur Ouattara pour l’élection est décédé alors qu’il était en campagne. On ne peut pas suspecter M. Ouattara d’avoir organisé tout ça pour lui-même. Ça s’est passé avant un mois et demi de l’élection. Je suis allé à l’enterrement de M. Koulibaly qui était Premier Ministre. Le Président ivoirien  s’est représenté devant cette situation particulière. C’est son choix. Ce n’est pas du tout le même dispositif constitutionnel qu’en Guinée ».

Le Président Alpha Condé qui prépare son investiture pour le 15 ou le 21 décembre, c’est selon les sources,  appréciera sans doute.

 

Ousmane CISSE