Le président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, était ce samedi matin l’invité de RFI.

En visite privée à Paris, l’ancien général de l’armée Bissau-guinéen a rencontré vendredi 15 octobre 2021, le Président  Emmanuel Macron qui a félicité Umaro Sissoco Embaló pour la lutte menée en Guinée-Bissau contre le trafic de drogue et la corruption, mais aussi pour sa médiation auprès des nouvelles autorités de Guinée depuis le renversement d’Alpha Condé.

Pour sa part, Umaro Sissoco Embaló a démenti toute préparation de coup d’État en cours dans son pays. Ce démenti intervient au lendemain des déclarations du chef d’Etat major général des armées bissau-guinéenne.

Tout en rassurant que son pays n’est plus la plaque tournante de la drogue en Afrique «depuis que je suis président, il n’y a plus de trafic de drogue en Guinée-Bissau», il a parlé de la situation guinéenne.

A la question de savoir s’il avait soutenu le coup d’Etat qui a déposé Alpha Condé, parce qu’il soutenait et hébergeaient à Bissau les soldats et opposants au troisième mandat, Umaro Sissoco Embaló est resté droit dans ses bottes. Il  reconnais en filigrane ses relations tumultueuses et conflictuelles avec Alpha Condé. Cependant, il nie en bloc son soutien au coup d’Etat contre Alpha Condé: « Je suis un démocrate, malgré que Alpha Condé et moi, on ne s’aime pas, je ne peux pas soutenir un putsch. Il n’y a pas un putsch nécessaire, bien que Alpha avait déjà 83 ans, la manière dont il a conduit le pays, la division ethnique qu’il a fait en Guinée, ça ne peut pas me donner le plaisir de soutenir un putsch. Moi j’ai ôté mon uniforme militaire de Général au camp pour devenir civil. Le putsch est démodé. Doumbouya on a parlé même avant-hier. Aujourd’hui, c’est un chef de l’État tout comme Goita (président de la transition malienne.Il ne connaissait pas Doumbouya. Le Président Erdogan m’avait dit qu’il était prêt à accueillir Alpha Condé parce qu’il avait son médecin en Turquie, je ne fais que transmettre (…). J’ai cherché le numéro du Colonel pour lui dire : “mon frère, il faut tenir en considération l’âge de Alpha Condé”. Maintenant, où sera-t-il amené ? Ça c’est à lui et aux nouvelles autorités guinéennes d’en décider. Le président Sassou Nguesso, je ne l’ai jamais vu aussi triste que le jour où le Président Alpha Condé a été déchu de son pouvoir ». Soit.

A propos, même si le chef de l’Etat Bissau-guinéen n’est pas blanc comme neige, il faut dire que ses propos étaient tout de même clairs. Il avait demandé à Alpha Condé de s’abstenir de briguer un troisième mandat. Et lors des réunions des instances sous-régionales et africaines(CEDEAO-UA), Umaro Sissoco Embaló avait demandé aux chefs d’États africains de condamner les coups d’État au même titre que les Présidents qui modifient les constitutions pour briguer un troisième mandat et se maintenir au pouvoir.

Almamy Kalla CONTE

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