Ils sont (militaires) les mêmes ou presque. En s’emparent du pouvoir, les militaires affirment toujours qu’ils ont été poussé par un acte patriotique. Histoire de mettre les choses en ordre, balayer les mauvaises habitudes tout en remettant le pouvoir aux civils et repartir dans les casernes. Soit.

Seulement voilà, avec l’exercice du pouvoir et des opérations de charmes qui s’y rattachent, les populations découvrent peu à peu que les fruits sont loin de la promesse des fleurs. De tâtonnement en tâtonnement, l’organisation des élections s’éloigne et bonjour « s’éterniser au pouvoir ».

En Guinée, tout porte à croire que les choses ne sont pas différentes, au contraire. Arrivé  au pouvoir le 5 septembre dernier, le coup d’Etat du Colonel Mamady Doumbouya a été qualifié de « coup de paix » par une écrasante majorité des guinéens et pour cause. Alpha Condé et son régime se sont illustrés dans la répression de ceux qui sont contre son troisième mandat, des emprisonnements à tour de bras, la justice à double vitesse,   l’ethno- stratégie érigée en système de gestion, la communautarisation du pouvoir où toutes les ressources financières et matérielles du pays  sont confiées à une communauté. Ce qui  avait fini par étouffer tous les guinéens et qui ont fini par perdre espoir, parce que simplement, ils ne sont pas dans le « système ». Et tout naturellement, l’ancien légionnaire de l’armée française a été salué.

Mais avec l’exercice du pouvoir comme souligné plus haut, ils sont nombreux les guinéens qui attendent toujours les grandes orientations et une feuille de route pour la transition.

Et si depuis vendredi 19 novembre, tous les regards sont tournés vers la préfecture de Forécariah, notamment le camp  de Kalia, la base du groupement des forces spéciales où les 27 Ministres du  gouvernement Mohamed Béavogui ont pris leur quartier général pour une retraite gouvernementale,  il faut dire que les espoirs de la grande majorité des guinéens seront déchus et pour cause. Le calendrier des élections ne serait  pas à l’agenda du gouvernement, selon des sources proches du Comité National du Rassemblement pour le Développement.

Pourtant, les chefs de l’exécutif guinéen s’en défendent. Le Premier Ministre a déclaré après sa nomination, « nous ne sommes pas venus pour développer la Guinée » et le Colonel Mamady Doumbouya de renchérir «…il faut que ça soit clair pour tout le monde,  nous ne sommes venus pour construire la Guinée. Nous sommes venus le 5 septembre dernier défendre le pays avec des armes. Je pense que vous pouvez le faire avec des idées. C’est pourquoi vous avez été choisis parmi tant de Guinéens. Sachez qu’on est 13 millions et vous êtes aujourd’hui 29 à partir pour cette retraite ».

D’où  cette question : pourquoi le Président du Comité National du Rassemblement pour le Développement et son Premier Ministre  ne se pressent pas pour organiser les élections, quand on sait que la Guinée est sous embargo et ne bénéficient pas de financement ni de la part des partenaires internationaux, encore moins des institutions de breton woods (Fonds Monétaire International et la banque Mondiale).

En attendant d y voir claire, il faut dire que les complaintes des citoyens sont nombreuses.

 

Guineelive suit la retraite gouvernementale pour vous