En Guinée, les vraies informations commencent  toujours par des rumeurs. Et depuis le début des tractations pour la formation du Conseil National de la Transition, le nom de Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG) reviens avec insistance. Il sera le nouveau patron du pouvoir législatif  du Comité National de Rassemblement pour le Développement. Mais puisque les guinéens se connaissent mieux, cette nouvelle a naturellement soulevé un tollé général. Les commentateurs ou adversaires de Dansa estiment que le rôle qu’il a joué en faveur du changement constitutionnel de mars 2020 et le  troisième mandat, notamment dans l’observation de la présidentielle du 18 octobre 2020 qui a consacré un mandat à vie pour Alpha Condé ne plaident pas en sa faveur. Soit.

Par ailleurs,  si c’est  l’intérêt qui lie les hommes à travers le monde, en Guinée les liens de parenté le sont aussi.  Colonel Mamadi Doumbouya et Dansa Kourouma se connaissent bien et avaient tous défendu un certain  Alpha  Condé  d’une manière ou d’une autre. Le communautarisme exacerbé par Alpha Condé durant les 11 ans de sa gestion est encore vivace dans les esprits.

Sans revenir sur la promesse d’anthologie faite par le Président du Comité National de Rassemblement pour le Développement, Colonel Mamadi Doumbouya qui a rassuré qu’ « il n  y aura pas de recyclage », il faut dire que l’ancien légionnaire de l’armée française a intérêt à se méfier de l’ethno-stratégie qui lui est reproché dans la formation du gouvernement mais aussi de la haute hiérarchie militaire, en accordant une place de choix à une communauté.

En attendant la confirmation des rumeurs  de voir  Dansa Kourouma à la tête du CNT, nous rappelons les propos de feu Kélèfa Sall, ancien Président de la Cour Constitutionnelle au  Colonel Mamadi Doumbouya : « Évitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance. Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes. Car, si le peuple de Guinée vous a donné ou (NDLR : accordé son crédit jusque là) et renouveler  sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant ». Qu’on se le tienne pour dit.

 

Ousmane CISSE