Depuis le 1er janvier 2021, 45 journalistes dans le monde ont été tués et 365 autres sont toujours en prison, comme le révèle jeudi la Fédération internationale des journalistes (FIJ). À la veille de la Journée mondiale des droits de l’homme, la fédération souligne donc « l’aggravation de la crise du journalisme » dans de nombreuses régions du monde.

Alors qu’ils étaient l’année dernière 235 journalistes emprisonnés, ils sont désormais cette année 365. Parmi les pays emprisonnant le plus de journalistes figurent la Chine, la Turquie et le Bélarus avec respectivement 102, 34 et 29 journalistes. Viennent ensuite l’Érythrée (29 journalistes), l’Égypte (27 journalistes) et le Vietnam (21 journalistes).

« La répression des professionnels des médias dans les régimes autoritaires, notamment les arrestations massives de journalistes au Myanmar, en Biélorussie (Bélarus, NDLR), en Azerbaïdjan et à Hong Kong, explique le nombre croissant de journalistes derrière les barreaux aujourd’hui« , souligne la FIJ.

En ce qui concerne le nombre de journalistes tués, il apparaît être en baisse puisque 45 journalistes ont été tués en 2021, contre 65 en 2020. La région la plus concernée est l’Asie, avec 20 assassinats. L’Europe, quant à elle, en est à six assassinats.

Le cas afghan

La première place de l’Asie dans ce classement s’explique notamment par la situation en Afghanistan. « L’effondrement du gouvernement afghan et le retrait des troupes occidentales ont laissé des milliers de journalistes en quête de sécurité, hors de leur pays, abandonnant ainsi leur carrière et leurs moyens de subsistance« , déplore la FIJ.

En outre, de nouvelles formes de violations du droit des journalistes semblent faire leur arrivée. C’est le cas du dispositif d’espionnage très avancé Pegasus, qui a été utilisé pour interférer avec les communications de milliers de personnes, dont des professionnels des médias.

« Seule et rare évolution »: le Nobel de la paix

Enfin, la fédération a également souhaité mettre en avant la « seule et rare » évolution positive de cette année: l’attribution du prix Nobel de la paix 2021 aux deux journalistes Maria Ressa et Dmitry Muratov. « Cela rappelle les sacrifices qu’ils ont consentis au service de la liberté de la presse et de la démocratie dans leur pays, à l’instar de nombre de leurs collègues dans le monde« , conclut-elle.

Source : /www.rtbf.be/info