Le procureur général près la Cour d’appel de Conakry a rencontré ce mardi, 11 janvier 2022, les acteurs de la chaîne pénale relevant de sa juridiction. Il s’agit des procureurs d’instance, des avocats généraux, des substituts généraux et des officiers de police judiciaire. Alphonse Charles Wright a réuni ces différents acteurs pour leur donner des orientations visant à qualifier davantage le travail de la justice.

A l’entame, il a identifié quelques problèmes qui gangrènent les services relevant de sa juridiction. C’est pourquoi, le nouveau procureur général près la Cour d’appel de Conakry a convié les responsables des services concernés à cette rencontre pour chercher à résoudre ces problèmes. Il s’agit en premier lieu de l’interruption sans raisons valables des enquêtes des officiers de police judiciaires par les procureurs de la République.

« Messieurs les procureurs de la République,  je voudrais désormais que vous reteniez qu’autant que vous avez un regard sur les activités des officiers de la police judiciaire, autant le parquet général vous ait à l’œil. Je ne peux pas comprendre qu’un officier de la police judiciaire commence une enquête et que par de coups de téléphones par-ci par-là, on les appels pour dire mettez fin à l’enquête, communiquez le dossier en l’état, alors que cela n’est pas commandé par l’intérêt de la loi », a annoncé Alphonse Charles Wright sous les applaudissements des OPJ.

Poursuivant, il a évoqué la violation récurrente du délai de la garde à vue par les officiers de police judiciaire. A ce niveau aussi, il a sonné la fin de la récréation. « Si vous avez placé quelqu’un en garde à vue, les 48 heures sont sur le point de s’écouler mais vous n’avez pas terminé, l’enquête n’est pas bouclée, que dit la loi ? Il faut demander la prorogation du délai de garde à vue. Mais la loi dit que si on doit proroger le délai de garde à vue d’un citoyen guinéen, cette prorogation doit être motivée. Une motivation écrite du procureur de la République. Désormais, cela doit être fait.

Toujours par  la garde à vue, il y a une chose que vous devez éviter. Actuellement, les gens utilisent les services de police judiciaire pour recouvrer des créances. Dès que vous placez quelqu’un en garde à vue, il va tout de suite payer votre argent. Messieurs les procureurs, n’acceptez pas que les services de police soient un terrain fécond de recouvrement de créances. Ne l’acceptez pas ! Les affaires civiles, les officiers de police judiciaire n’en ont rien à voir », a-t-il rappelé, avant d’annoncer l’annulation des habilitations de tous les OPJ.

En plus, il a touché la problématique des injures sur les réseaux sociaux. Séance tenante, il a instruit lés acteurs de la chaîne pénale(procureurs et officiers de police judiciaire) sur le sujet. » Je donne des l’instruction aux officiers de police judiciaire de s’intéresser à ce sujet. Actuellement, nous avons des outils qui peuvent f détecter les auteurs partout où il sont (…) ».

Alkhaly Condé