Pour Housseini Amion Guindo, président du Cadre qui rassemble les partis d’opposition pour une transition réussie, il s’agit d’un « pas courageux de franchi » mais il demande que les autorités à Bamako fassent « davantage ».
Le Burkina Faso échappe aux sanctions
Concernant le Burkina Faso, la Cédéao a décidé de lever la menace de sanctions qui pesait sur le pays depuis mars dernier. Des sanctions avaient été adoptées, mais jamais appliquées. L’organisation régionale tient compte du rapport du médiateur, l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, qui a fait état de deux avancées importantes : les deux ans de transition que proposent les autorités burkinabè, au lieu des trois ans initialement annoncés, soit un retour des civils au pouvoir le 1er juillet 2024 ; la liberté de mouvement accordée à l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré. Comme le Mali, le Burkina Faso reste néanmoins suspendu des instances de l’organisation ouest-africaine.
La Guinée échappe également aux sanctions. Du moins pour le moment. Un sursis d’un mois lui a été accordé en raison de la nomination d’un nouveau médiateur, en l’occurrence l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi. Celui-ci va devoir notamment obtenir une réduction de la période de transition proposée par Conakry.
Selon Annadif Mahamat Saleh est le chef de bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le sursis accordé à la Guinée par la Cédéao « est une bonne chose », car le « blocus n’est bon pour aucun partenaire ».
Umaro Sissoko Embalo désigné président de la Cédéao
Le président bissau-guinéen Umaro Sissoko Emballo est le nouveau président en exercice de la Cédéao. La présidence revenait à un pays lusophone, selon les textes.
Certains étaient réticents en raison de l’instabilité dans le pays et ont même souhaité que le sortant prolonge son mandat de six mois. Mais le Ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo n’en voulait plus. Il a fait deux mandats, étant obligé de convoquer plusieurs fois des sommets extraordinaires à cause de coups d’État. Ses proches estiment que cet engagement l’aurait éloigné de la gestion des affaires intérieures.
Peu avant, la réunion a désigné le diplomate gambien Omar Alieu Touray, 56 ans, président de la commission. Il remplace l’Ivoirien Jean-Claude Brou. La vice-présidente est, elle, togolaise. Selon les réformes, sept nouveaux commissaires sont nommés ; ils étaient 15 auparavant. Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité est désormais le Ghanéen Abdel Fatau Moussa. Il succède au Béninois Francis Béhanzin.
Pour le porte-parole du gouvernement guinéen Ousmane Gaoual Diallo, l’arrivée du nouveau médiateur est une bonne chose et le gouvernement fera preuve de « bonne foi » pour que son « chronogramme » de la transition soit « compris ».