Ces données sont du Dr Vincent Martin, Coordinateur Résident du Système des Nations-Unies (SNU) en Guinée. C’est à la suite de son exposé fait hier mercredi, 30 novembre 2022 à l’occasion d’un séminaire tenu dans un receptit hôtelier de la capitale, portant sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne.

Parmi les panelistes du jour, il a accentué sa communication sur les thématiques comme la sécurité alimentaire, le changement climatique, la croissance verte mais aussi la coopération internationale.

» Je vais rappeler qu’aujourd’hui qu’il y a 838 millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire au niveau mondial. Ce chiffre ne cesse d’augmenter depuis quelques années alors que nous avions trouvé des solutions pour lutter contre la faim dans le monde. Ces chiffres diminuaient d’année en année depuis les années 1970, mais depuis 2015, ils sont en train d’augmenter progressivement. Donc vous comprendrez qu’au niveau mondial on a une augmentation d’insécurité alimentaire, avec 46 millions de personnes supplémentaires depuis 2020, qui s’explique par les conflits, les problèmes de changements climatiques mais aussi des problèmes socio-économiques», a mentionné Dr Vincent Martin.

La Guinée n’est pas épargnée de cette crise depuis le Covid-19. Ajouter à cela, la récente crise ukrainienne. Selon une étude, confie le coordinateur, sur les 33 préfectures guinéennes, 27 sont dans une situation d’insécurité alimentaire et 5 sont en situation de crise.

» En Guinée, nous avons aujourd’hui de la période de février à avril 2022, 928 mille personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire, soit 8,8% de la population d’un pays riche en ressources humaines, au climat favorable avec une pluviométrie importante. Ce chiffre est passé à 1,2 millions de personnes selon les résultats du cadre harmonisé, soit 10,7% de la population. Cette tendance est inquiétante et demande une réflexion particulière », ajoute M. Martin.

Comment remédier à ce risque face à ces nombreux défis et quelles sont les perspectives pour nourrir les populations mondiales ? Le Coordinateur Résident du Système des Nations-Unies pense qu’il faut: « un changement de paradigmes, en oubliant l’approche productiviste pour aller vers celle systémique; faire la cohérence et l’intégration des politiques publiques, telles que celles agricoles et ensuite, engager les réformes fiscales, budgétaires, en s’attaquant au problème foncier afin de favoriser l’accès des jeunes et femmes à la terre», a-t-il envisagé.

Source:mediaguinee.org