Pour rappel, il y a quelques semaines, le Ministre de l’Administration du Territoire et de la décentralisation, Mory Condé s’était livré à un exercice fabuleux. Histoire de convaincre les incrédules du bien fondé de la nouvelle réorganisation des communes urbaines et rurales.

Seulement voilà, cette acrobatie ne passe pas, mais alors pas du tout. Et depuis l’annonce de la mise en place des délégations spéciales, les réactions fusent de partout. Responsables de la société civile, leaders politiques et les populations refusent de laisser passer ce que certaines critiques appellent des « idioties ».

Selon les critiques qui parlent de la Loi : « pour mettre en place une délégation spéciale, il faudrait que l’équipe de la mairie ait commis une faute grave, soit pour détournement, soit pour violation de certains principes. À ce moment-là, le ministre de l’Administration du territoire peut limoger le maire et toute son équipe. Cependant, en le faisant, il faudrait que le préfet de tutelle écrive au ministre. S’il estime que c’est justifié, il demande au même préfet de proposer une liste crédible pour qu’il puisse les nommer et les placer à la délégation spéciale. Lorsque cette liste parvient au ministre, c’est lui-même qui nomme le président et les membres. Mais aujourd’hui, s’il faut mettre en place ces délégations spéciales, c’est un peu excessif. Mais en tant que politiques, qu’est-ce que nous voyons derrière cela ?

Une idée cachée. Cette idée cachée consiste à prendre le contrôle de tous les appareils administratifs du pays. Les sous-préfets, les préfets, les gouverneurs sont tous des militaires, des gendarmes ou des policiers. Que faut-il faire maintenant ?

Remplacer les maires, les représentants de la population, les conseillers communaux pour prendre le contrôle de tous les appareils du pays. C’est l’idée que nous percevons derrière la mise en place des délégations spéciales », a laissé entendre Sory Sanoh qui fut membre de la délégation spéciale de la commune urbaine de Kankan en 2014.

Mory Condé qui s’est livré à un exercice de séduction qu’il ne maîtrise pas apparemment l’art, appréciera sans doute.

 

Ousmane CISSE