Après une année de multiples efforts pour la préservation de la paix en Guinée à travers l’implication des femmes dans la gestion de ces crises, il ressort que les tensions perdurent et des menacent planent encore.

Pourquoi cette tension? Que fait l’Etat? Quelle stratégie les femmes doivent adopter?

Les réflexions faites nous amènent à avancer la thèse que si des tensions persistent c’est parce que les guinéens n’ont plus de repères. La mémoire ne se transmet plus. Les pactes n’ont plus leur valeur ni même les conventions et résolutions. Cependant, tout comme Jacques-Jouvenot l’explique dans son ouvrage: choix du successeur et transmission patrimoniale (1997: 1-32)[1], elle nous aide à comprendre que les principaux agents du processus de transmission de la mémoire sont les membres de la famille, mais aussi l’école et moi je rajouterai la communauté. Ces différents cadres énoncés sont les moyens privilégiés de la transmission des savoirs mais aussi des valeurs. Les nier c’est bien aller en marge d’un des piliers de l’établissement d’un Etat de droit, celui de la mémoire collective, indice de référence des avancées d’une nation. Ce qui devrait donc nous amener à refuser cet état de fait. Notre histoire doit être transmise afin que les valeurs qui ont jadis permis de sceller des réels pactes de bon voisinage soit mise à contribution pour une réelle paix en Guinée.

Or, il ressort aussi que la République de Guinée évolue dans un contexte d’étroite juxtaposition entre les normes coutumières et religieuses d’une part et le droit de l’autre. Un inter normativité qui s’articule très difficilement, car beaucoup de textes sont adoptés mais pas appliqués et malheureusement, les normes existantes ne sont ni suffisamment connues ni même reconnues par la loi. Où est donc l’état? Des efforts sont peut être en cours en terme de réforme de la justice et de la sécurité mais il faut aussi investir sur l’éducation citoyenne car insuffisante, elle représente une des grandes plaies de ce pays. Tout le monde connait la phrase nul n’est sensé être au dessus de la loi, mais il y a d’autres qui se plaisent à faire leur propre loi, leur propre justice. Alors il y a quelque chose qui ne va pas. Constatant cet état de fait, le centre FECPA estime qu’il est opportun d’amener des femmes et filles à prendre part aux processus de recherche de solution idoine dans ce pays. C’est pourquoi, nous avons aussi accepté de nous impliquer pour suffisamment les outiller pour que leur implication ne soit plus conditionnée par des si et seulement si. Mais plus tôt, que leur voix soit celle attendue pour finaliser une stratégie. Pour finir je dirai que les femmes aussi doivent compter pour la paix et la transmission de la mémoire collective car, elles sont celles qui enfantent, celles qui éduquent et qui aident  à la socialisation des enfants donc des citoyens.

Centre Femmes, Citoyenneté et paix (Centre FECPA)