Plus de 350 hauts responsables de la santé de Chine et d’Afrique, dont des représentants des gouvernements, des universitaires ainsi que des représentants du secteur privé et d’organisations internationales, se sont réunis cette semaine à Pékin dans le cadre de la 5e Table ronde internationale sino-africaine sur la coopération pour la santé. Cette rencontre visait à explorer les moyens de tirer parti des ressources et des expériences des deux pays pour favoriser le développement en matière de santé.

Aujourd’hui, les participants ont publié Les Recommandations Stratégiques de Beijing, un document qui présente dans les grandes lignes la manière dont la coopération intercontinentale peut être renforcée afin de parvenir à un impact durable, tout en mettant l’accent sur le thème de la contribution à la couverture médicale universelle et du développement de l’accès aux médicaments essentiels.

S’appuyant sur des décennies d’efforts communs dans le domaine de la santé, ce document appelle à un approfondissement du dialogue entre les acteurs chinois, africains et internationaux, à l’accroissement des investissements dans le secteur de la santé et à un alignement sur les stratégies régionales et nationales africaines. Les recommandations soulignent les différents engagements pris, notamment en matière de couverture médicale universelle (CMU) et d’accès à des médicaments et vaccins sûrs et de qualité, ainsi que la nécessité d’accroître la responsabilisation des gouvernements en améliorant la surveillance et l’évaluation.

« La coopération entre la Chine et l’Afrique en matière de santé remonte à plus de 50 ans. Notre partenariat avec l’Afrique met l’accent sur une coopération mutuellement bénéfique qui réponde aux besoins des pays africains tout en apportant une contribution au secteur de la santé et au développement chinois », déclare Ren Minghui, directeur général du Département pour la coopération internationale auprès de la Commission nationale chinoise pour la planification familiale et sanitaire (NHFPC). « Grâce à ses avancées dans la recherche et le développement ainsi que dans la production de médicaments et de vaccins de grande qualité à faible coût, la Chine a un rôle unique à jouer pour soutenir les progrès du secteur de la santé en Afrique. Ces innovations vitales représentent une formidable occasion d’avoir un impact positif sur les pays en développement. »

 

La Table ronde intervient au moment où la Chine définit sa stratégie intégrée concernant d’autres pays en voie de développement pour les cinq à dix années à venir. Cette rencontre fournit un cadre pour des consultations de haut niveau entre la Chine et l’Afrique sur des priorités spécifiques de santé présentant un intérêt mutuel. Cette coopération constitue un complément important aux investissements réalisés par les gouvernements africains et aux aides des donateurs traditionnels. Elle reflète par ailleurs le développement de la coopération Sud-Sud dans un certain nombre de secteurs.

« Plus que jamais, les pays africains et la Chine ont la possibilité de travailler ensemble sur des questions allant du contrôle des maladies infectieuses à des systèmes de santé solides et durables », indique S.E. Mustapha Sidiki Kaloko, Commissaire aux affaires sociales de l’Union Africaine. « Alors que nous mettons à profit les progrès réalisés à travers le continent et que nous œuvrons pour atteindre nos objectifs de santé pour l’après-2015, la coopération internationale avec des pays tels que la Chine peut amplifier l’impact des investissements des pays africains. »

Faisant écho aux engagements pris par la Chine et les gouvernements africains dans la Déclaration de Pékin de 2013, la table ronde a jeté un nouvel éclairage sur la recherche de stratégies efficaces pour parvenir à une couverture médicale universelle et pour garantir à tous l’accès aux services de santé dont ils ont besoin, à des prix abordables. Les participants ont discuté des stratégies novatrices pour une CMU dans plusieurs pays africains ainsi que de la réforme de santé publique chinoise. Ils ont par ailleurs exploré de nouvelles pistes pour parvenir à une couverture universelle.

Les participants ont également abordé d’autres domaines susceptibles de bénéficier considérablement d’une coopération entre la Chine et l’Afrique. Les présentations se sont concentrées par exemple sur l’élargissement de l’accès aux fournitures de santé, notamment par le biais de partenariats public-privé et d’accords de transfert de technologie. Une séance spéciale a en outre été dédiée à la vaccination, reconnaissant le rôle croissant de la Chine en tant que fournisseur mondial de vaccins et son récent engagement d’un montant de 5 millions de dollars US en faveur de Gavi, l’Alliance pour les vaccins. Sur fond d’épidémie d’Ebola, les discussions ont porté sur les systèmes de santé et le développement des capacités africaines en matière de santé publique. La Chine a contribué à hauteur de 120 millions de dollars US à la lutte contre Ebola et a déployé près de 1 000 professionnels de santé dans les zones touchées.

« La Chine dispose de l’expérience et des capacités pour être un partenaire clé de l’Afrique dans ses efforts pour développer l’accès aux soins médicaux, et fournir des médicaments et vaccins vitaux à ceux qui sont dans le besoin », indique Mark Suzman, président de la division Politique mondiale, plaidoyer et programmes pays de la Fondation Bill et Melinda Gates. « Nous sommes ravis de travailler en étroite coopération avec la Chine et les pays africains afin d’identifier des solutions pour la santé et le développement susceptibles d’améliorer la vie de millions de personnes. La Table ronde est une composante essentielle de nos efforts pour définir des priorités communes en matière de collaboration, en veillant à ce que les besoins et les capacités de tous les partenaires soient pris en compte dans les stratégies à venir. »

La Table ronde et les recommandations stratégiques prépareront le terrain pour le forum ministériel sino-africain sur le développement de la santé, qui s’inscrit dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), qui se tiendra dans le courant de l’année.

« Cette rencontre nous offre la possibilité de partager nos expériences, de discuter de nouvelles formes de coopération et de fixer une ligne de conduite commune pour l’avenir. Les recommandations stratégiques publiées aujourd’hui serviront de base aux prochains entretiens entre les ministres de la Santé et contribueront à orienter l’engagement bilatéral liant la Chine et les pays africains en matière de santé », déclare Cheng Feng, professeur au Centre de recherche pour la santé publique de l’université Tsinghua et coprésident de la Table ronde.

Cet événement est organisé conjointement par le Centre de recherche pour la santé publique de l’université Tsinghua et par la Chambre de commerce chinoise pour l’importation et l’exportation de médicaments et de produits de santé, qui relève du ministère du Commerce.

La réunion a été planifiée par un groupe de travail comprenant des représentants de la NHFPC, du ministère du Commerce, de l’Alliance chinoise pour la recherche en coopération Sud-Sud dans le domaine de la santé, des ambassades d’Éthiopie et d’Afrique du Sud à Pékin, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), du Département du Royaume-Uni pour le développement international (DFID), de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et de la Fondation Bill et Melinda Gates.

 

Distribué par APO (African Press Organization) pour Global Health Strategies (GHS).